Il peut la jouer modeste, mais la réalité est là. N'en déplaise à ses détracteurs. Luc Besson a été honoré et ovationné au Comic-Con, ce jeudi 21 juillet à San Diego, après avoir projeté sept minutes de son prochain long métrage de science-fiction, Valérian et la Cité des mille planètes.
Le réalisateur et producteur français participait pour la première fois à ce festival californien dédié à la culture geek, devenu incontournable pour tous les gros studios hollywoodiens qui viennent présenter avec leurs acteurs les plus grosses productions à venir. Autant dire qu'y tenir un panel au milieu des plus gros blockbusters des mois à venir, c'était une chance inouïe. Soutenu par sa femme Virginie et épaulé par ses deux acteurs principaux, la jolie Cara Delevingne et Dane DeHaan, Luc Besson a défendu son projet. "C'est un comic à la française, les gens n'en connaissent pas beaucoup mais je pense qu'il y en aura beaucoup d'autres à venir", a-t-t-il déclaré très enthousiaste, après avoir reçu l'InkPot Award, un prix d'honneur décerné par les organisateurs du Comic-Con. "Vous me direz après ces sept minutes si je le mérite", a déclaré le réalisateur avant de dévoiler les premières images de son blockbuster.
Valérian et la Cité des mille planètes est une adaptation du classique de la bande dessinée créée par Pierre Christin et Jean-Claude Mézières en 1967 et vendu à plus de dix millions d'exemplaires. "C'est une histoire tellement riche, avec tellement de personnages fascinants. Il y a encore beaucoup à voir", a ajouté Luc Besson, avant de présenter en avant-première mondiale quelques scènes et annoncée la sortie pour le mois de juillet 2017.
Le cinéaste, à qui l'on doit Lucy, Le Cinquième Elément ou encore Le Grand Bleu, s'est ensuite confié à nos confrères d'Allociné, revenant sur les difficultés qu'il a eues à produire le film en France dans sa Cité du Cinéma, et ses propres ambitions. "J'ai toujours admiré Kubrick et Milos Forman, qui sont capables de passer de 2001 à Barry Lyndon, et de Vol au-dessus d'un nid de coucou à Hair. Ce sont des gens comme eux qui m'ont inspiré. Et j'ai toujours eu à coeur de passer du Grand Bleu à Nikita, de Léon au Cinquième élément, et du Cinquième élément à Jeanne d'Arc. Ça me motive de toujours découvrir autre chose. J'adore alterner, et revenir à la SF est un bol d'air", dit-il, avant d'évoquer sa frustration de n'avoir pu réaliser un film de ce genre depuis Le Cinquième Elément, superproduction qu'il a vécu comme "un enfer" à cause des effets spéciaux. "Avec le Cinquième élément, j'ai vraiment eu l'impression de réaliser le dernier film de science-fiction 'vieille école', comme si je faisais le dernier film en noir et blanc avant le passage à la couleur. J'ai donc toujours été un peu frustré de ne pas avoir pu faire un film avec les mêmes outils que les autres. Et là, avec Valérian, j'ai enfin les mêmes outils, ce qui me permet de réaliser 2734 effets visuels, là où Le Cinquième élément n'en comptait que 188."
Sans langue de bois, Luc Besson a clamé qu'il était "temps qu'on remette l'artistique au premier plan". "Vous atteignez le meilleur équilibre lorsque l'artiste comprend le financier et le financier comprend l'artiste. A chaque fois que l'un prend le pouvoir sur l'autre, c'est l'échec assuré. Et j'ai toujours travaillé comme ça avec ma productrice. Par exemple, si j'ai besoin d'une grue pour tourner tel plan, je peux expliquer pourquoi et j'attends qu'on me comprenne. À contrario, si je suis dans l'excès, j'attends qu'on me freine", a-t-il expliqué.