Dans son ouvrage Meilleur album, David Hallyday se confie comme rarement. L'occasion pour l'artiste de revenir sur son mariage heureux avec Estelle Lefébure, maman de ses deux filles, Ilona, née le 17 mai 1995 et Emma, née le 13 septembre 1997. Mais aussi sur leur divorce douloureux. Ainsi que sur des moments qui appartiennent encore plus au passé de David Hallyday, comme son enfance auprès de sa mère Sylvie Vartan et de son père, peu présent, Johnny Hallyday. Une vie de famille pas comme les autres un temps passée sous le toit d'un appartement du XVIe arrondissement, dont le chanteur nous fait faire le tour à travers ses souvenirs.
"Après Neuilly-sur-Seine, nous avons déménagé au 16, avenue du Président-Wilson, à Paris, dans le XVIe arrondissement, au quatrième étage, écrit David Hallyday. Je me souviens avec précision du long couloir en L qui me semblait interminable." À la maison, si son père était souvent absent, sa grand-mère Néné, Ilona, la mère de Sylvie Vartan, était souvent aux commandes de la cuisine. Une cuisine bulgare qui rend nostalgique l'interprète de Sang pour sang. Cette demeure était aussi un "rêve de caverne", dont il explore quelques rares trésors.
"La musique était évidemment omniprésente et un sublime piano Steinway & Sons apparaissait au visiteur sur une estrade, en majesté, se souvient l'auteur. Mais le saint des saints c'était le " bureau " – autrement dit la salle de musique de mon père. S'y trouvaient deux platines vinyles reliées à de puissants amplificateurs, d'énormes enceintes acoustiques qui figurent encore au panthéon du matériel musical, avec un lourd châssis pour absorber les vibrations, capables de cracher un son clair et tonitruant, un son d'enfer. Le voisinage bourgeois devait regretter que mes parents ne fussent pas des notaires."
Une guitare blanche, la célèbre Telecaster qui accompagna Johnny Hallyday sur scène pendant des années, était présente dans le bureau, non loin de deux autres merveilles, "une Gibson SJ-200 Sunburst et sa lutherie massive, et une Gibson Dove", fait savoir David Hallyday. Des disques par milliers, d'Elvis Presley aux Rolling Stones, mais aussi une "odeur particulière de l'encens qui emplissait l'air et imprégnait les tissus". "On sentait l'arôme boisé dès qu'on mettait les pieds sur le palier du quatrième étage. Ce sont ces premiers détails, avec la beauté de mes parents et la blondeur incandescente de ma mère, qui surgissent aussitôt lorsque je me replonge dans cette période. Au rayon des couleurs, l'orange dominait : chez nous, tout ou presque était orange et acidulé ! Je détestais cette teinte de vitamine qui devint l'obsession chromatique de mes parents", fait-il savoir.
Enfin, chaque pièce de l'appartement était "peuplée de bouddhas et de statues de divinités". Des lotus s'étalaient sur le papier peint. "De grandes chichas dorées disputaient leur place à des lampes", posées sur des tables basses. "L'appartement de mes parents était une sorte d'îlot flower power, new age et pop, seul de son espèce au coeur du XVIe arrondissement. Avec une pointe high-tech tout de même, si on pense aux téléphones blancs à écouteur unique, vous savez, ceux que les collectionneurs recherchent ardemment aujourd'hui... ", conclut-il sur cette maison des trésors.