Voilà maintenant neuf mois que la culture est en peine et le report de l'ouverture des cinémas, théâtres et musées au début d'année 2021 est vécu comme un ultime coup de massue par tous les acteurs de ce secteur... Le 15 décembre 2020, au jour où les lieux culturels auraient dû rouvrir leurs portes, Maïwenn était l'invitée de Yann Barthès dans l'émission Quotidien (TMC). L'occasion pour la réalisatrice et comédienne de témoigner sa colère et son inquiétude quant à l'avenir du cinéma français après de longs mois de crise sanitaire.
Maïwenn avait l'espoir de voir son dernier film ADN revenir au cinéma ce mercredi, après deux petits jours de projection en octobre dernier, avant le reconfinement. Mais la prolongation de la fermeture des lieux culturels, annoncée le 10 décembre par celui qu'elle surnomme "Casse-tête" [Jean Castex, le Premier ministre, NDLR], a mis fin à tout projet de retour en salles... "Je suis écoeurée, dégoûtée, en colère, très en colère. Puis j'ai peur. J'ai peur non seulement pour mon métier, mais tous les gens qui nous accompagnent, c'est un travail d'équipe le cinéma (...). C'est surtout la manière dont ça a été fait qui a été très méprisante, très humiliante", l'artiste de 44 ans a-t-elle affirmé.
La réalisatrice des films Polisse et Mon roi a ensuite reproché au président Emmanuel Macron et son gouvernement d'avoir mis "six mois" avant de se préoccuper du secteur de la culture. "Une fois qu'ils y ont pensé, c'était on ouvre, on ferme, on ouvre, on ferme..." Maïwenn avait repris espoir avec une éventuelle ouverture des cinémas le 15 décembre : "C'était génial. Economiquement parlant, c'était moins catastrophique que ce je pensais. Et puis là, de voir que six jours avant, ils nous disent 'Oh non, finalement, ça fera trop de mouvement, trop de flux', je me dis, 'Mais pour qui ils nous prennent ?'."
Personne n'aura été remboursé de quoi que ce soit
Pour ce qui est de l'aide de 35 millions annoncée par le Premier ministre pour soutenir les acteurs de la culture, Maïwenn est certaine que personne n'en verra la couleur. "Je suis sûre qu'on aura rien, faut pas se voiler la face. Si je reviens dans six mois, je suis sûre que personne n'aura été remboursé de quoi que ce soit."
Gilles Lellouche, Kad Merad, Renaud Capuçon, Jean Dujardin... Nombreuses sont les personnalités qui ont partagé leur mécontentement face à cette situation de crise. Mardi, plusieurs centaines de professionnels du monde de la culture ont manifesté place de la Bastille à Paris, comme l'a rapporté l'AFP. Pour tenter de calmer la grogne, Jean Castex a donc annoncé qu'une "rallonge de 35 millions d'euros" sera accordée au secteur de la culture et qu'un réexamen de la situation aurait lieu le 7 janvier.