Le dédoublement de "je" de la belle Marine Vacth pour le joaillier Chaumet n'aura pas été au goût de tout le monde, et particulièrement pas des habitants du Pecq, commune des Yvelines. Dans sa dernière campagne, la prestigieuse maison met en scène sa ravissante nouvelle ambassadrice dans un jeu de séduction... avec elle-même : shootée par le photographe de mode Mario Sorrenti, la jolie actrice et jeune maman incarne en effet les Narcisse modernes et féminines, du nom de cet homme mythique tombé amoureux de son propre reflet. Pour Chaumet, la star de 23 ans, révélée par le film Jeune et Jolie de François Ozon, se montre ainsi à deux doigts d'échanger un langoureux baiser avec une sublime créature qui n'est autre que son double.
Mais Marine Vacth qui embrasse Marine Vacth, voilà une idée qui n'a pas franchement plu aux habitants du Pecq, ouvertement mécontents que cette affiche fleurisse sur les panneaux publicitaires de la ville. Comme le rapporte Le Parisien, la mairie de la commune a en effet reçu des plaintes, notamment de parents, froissés de voir "deux femmes s'embrassant". "Ils nous ont dit que cela les gênait que les enfants soient soumis à cette image, que ça les choquait et que ça les embêtait aussi de répondre à des réflexions des enfants à ce sujet", a-t-on assuré du côté de la municipalité, qui a alors purement et simplement décidé de censurer ladite affiche. A la demande des élus (qui n'ont pas souhaité commenter l'affaire), la publicité de Chaumet a en effet été retirée : "La requête est arrivée du Pecq, vendredi, à la suite de plaintes d'habitants. Etant en contrat avec la mairie, nous avons obéi", a commenté l'entreprise JC Decaux, spécialiste de l'affichage urbain. "Il nous a semblé que ce n'était pas adéquat de laisser ces images en place, car le rôle de la municipalité est de faire régner l'ordre public", se justifient les autorités locales.
Mais cette décision n'est pas sans heurter la communauté LGBT, qui regrette la suppression de cette affiche. "C'est déplorable de céder ainsi aux pressions. [...] C'est donner raison à ceux qui sous-entendent qu'un baiser entre deux femmes est moins bien qu'un baiser entre homme et femme", a ainsi commenté Yohann Roszéwitch, président de SOS Homophobie. Même son de cloche chez Flora Bolter, coprésidente du centre LGBT Ile-de-France, pour qui "la mairie aurait plutôt pu demander aux habitants ce qui les choquait dans cette affiche pour en discuter et apaiser les angoisses".