Elle a décidé de riposter. Accusée de favoritisme dans l'attribution des subventions du Fonds Marianne, créé à la suite de l'assassinat de Samuel Paty, Marlène Schiappa brise le silence. Pour nos confrères du Figaro, la secrétaire d'État a fait savoir qu'elle portait plainte contre les plateformes qui ont formulé ces accusations : "Les réactions se sont enflammées de façon disproportionnée et diffamante. Certains sont allés jusqu'à parler de scandale d'État mais il n'y a ni complot politique ni scandale, ni détournement", tient-elle à déclarer. Parmi ceux qui ont crié au scandale, des élus de La France insoumise. "Je ne suis pas pour la judiciarisation de la vie politique, donc j'ai demandé à mon avocate de leur écrire pour leur demander de supprimer leurs tweets", confie celle qui a fait la Une du magazine Playboy. "Les exagérations terribles dans cette histoire ont émané des mêmes sphères qui étaient déjà opposées à notre ligne sur la laïcité", lance-t-elle.
La secrétaire d'Etat a assuré n'être amie avec aucun des lauréats du Fond Marianne et se défend d'avoir choisi les associations. Elle soutient l'ouverture de toute commission d'enquête possible a t-elle déclaré au micro de Public Sénat. "Quand je découvre ces vidéos, je me dis que c'est du délire... jamais il n'y a eu commande politique de ma part pour financer ces vidéos". Elle ajoute que le premier bilan établi au bout de six mois ne contenait "aucune alerte" . Quant au deuxième, qui devait être remis en juin 2022, il ne lui incombait plus de le demander puisqu'elle n'était plus au gouvernement.
Niant tout favoritisme dans l'attribution des subventions du Fonds Marianne, Marlène Schiappa tient à exprimer son sentiment quant à son avenir politique. Elle assure ne pas être "fragilisée ni remise en cause". "J'ai l'habitude qu'on le dise de moi toutes les deux semaines". Ainsi, les critiques semblent lui passer au-dessus de la tête. Et qu'en est-il lorsqu'elles viennent d'Élisabeth Borne, la Première ministre ? En effet, lorsque Marlène Schiappa a fait la Une de Playboy, la numéro 1 de l'exécutif lui aurait passé un savon, rappelant que "les Français attendent que les ministre soient au travail pour répondre à leurs problèmes concrets". Une remarque acide.
Marlène Schiappa assure entendre "parfaitement" et aller "dans le sens" des propos d'Élisabeth Borne. "Moi je regarde l'horizon à cent jours donné par le président de la République", conclut-elle en fervente macroniste. Mais même dans son propre camp, la colère gronde. Pour preuve, son altercation avec Isabelle Rome, la ministre de l'Égalité hommes-femmes. En effet, selon cette dernière, Playboy est "un condensé de stéréotypes sexistes". Ainsi, elle avait bien eu du mal à comprendre la décision de Marlène Schiappa de se lancer dans cette aventure de shooting photo. Mais pour la principale concernée, de l'eau est déjà passée sous les ponts. Toutefois, elle ne compte pas se laisser faire quant aux accusations sur le Fonds Marianne.