Il y a deux ans, Mathias Malzieu, leader du groupe Dionysos, apprenait qu'il était atteint d'une maladie rare. Revenant de loin, le chanteur de 41 ans s'est confié sur sa maladie, l'aplasie médullaire - insuffisance de production par la moelle osseuse des différentes lignées sanguines -, pour le magazine Voici.
De son long séjour à l'hôpital, l'auteur de La mécanique du coeur a fait un album et livre, Journal d'un vampire en pyjama (Albin Michel). Un titre tout trouvé pour raconter son histoire : du moment où il a "été paralysé par la peur" à sa "greffe par le sang du cordon ombilical d'une nana qui a accouché en 1999 à Düsseldorf". Un sujet autobiographique et "extraordinaire" qui a reçu le Prix Essai France Télévisions 2016.
Si Mathias Malzieu a donc fait de son mal une oeuvre d'art, le compositeur ne cache pas que se battre contre la maladie n'a pas été chose aisée. "Il faut connaître son ennemi pour lutter contre. C'était d'ailleurs une des difficultés de ma maladie au début parce que l'aplasie médullaire est rare, et la greffe étrange", explique-t-il. Et sans greffe, le chanteur ne serait peut-être plus là aujourd'hui. Le jour de cette opération lui a d'ailleurs laissé un souvenir indélébile et, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, plutôt triste : "Ma copine Rosy a mis mes affaires dans la bagnole, et moi je suis parti à l'hôpital en skate. Sur place, les infirmiers m'ont mis le skate dans un sac en plastique, ce qui m'a glacé le sang parce que ça m'a rappelé ce petit sac dans lequel j'avais récupéré les affaires de ma mère, décédée."
Se sentant revivre "comme un otage qui revient à la vie réelle et qui a du mal à se réadapter", Mathias Malzieu le sait, cette joie est éphémère. Son chirurgien l'a d'ailleurs mis en garde. Mais voilà, c'est plus fort que lui, le vampire abreuvé d'un sang qui lui a sauvé la vie continue de "trouver tout merveilleux". "Il m'avait dit d'en profiter tant que ça durerait, mais que ça finirait par s'arrêter. (...) Sauf que moi, mon euphorie ne passe pas. Alors, j'essaie de cultiver ça en étant le plus créatif possible", conclut-il.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Mathias Malzieu dans le magazine Voici en kiosques depuis le 25 mars 2016.