Le directeur de Sciences Po Mathias Vicherat, entendu récemment par la police dans une affaire de violences conjugales, a "proposé" ce lundi 11 décembre sa "mise en retrait provisoire", dans un message adressé à toute l'école et transmis à l'AFP. "J'ai proposé à la présidente de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), Laurence Bertrand Dorléac, de me mettre provisoirement en retrait de mes fonctions selon des modalités, un calendrier et une durée qu'il lui revient de définir et qu'elle présentera dans les différentes instances cette semaine", est-il écrit. Trois réunions ont lieu à Sciences Po cette semaine, des réunions prévues de longue date au calendrier : le conseil de l'institut mardi, le conseil d'administration de la FNSP mercredi et enfin le conseil social et économique jeudi.
Dans le message adressé à la communauté de Sciences Po, Mathias Vicherat répète qu'il "conteste les actes de violence qui ont été rapportés par la presse et sur les réseaux sociaux" : "Jamais et en aucune circonstance, je n'ai commis de tels actes. Je veux souligner qu'à l'issue de nos gardes à vue, aucune plainte n'a été déposée, nulle mesure de contrôle judiciaire ou d'éloignement n'a été prise", poursuit-il. Des étudiants de Sciences Po ont occupé le bâtiment historique de cet établissement d'enseignement supérieur la semaine dernière, pour demander la démission de leur directeur.
Le 4 décembre dernier, on apprenait que Mathias Vicherat, directeur de Science-Po, et Anissa Bonnefont, réalisatrice engagée, avaient été placés en garde à vue la veille. Les deux ex s'accusent mutuellement de violences conjugales d'après les premiers éléments rapportés. Ils étaient ressortis libres quelques heures plus tard. Deux jours après, Libération dévoilait le récit de l'altercation.
"Poignet cassé", "gifle"... Mathias Vicherat et Anissa Bonnefont ont chacun donné leur version des faits mais n'ont, pour rappel, pas porté plainte l'un contre l'autre. La réalisatrice de 39 ans avait pris la parole sur les réseaux sociaux, déplorant l'ampleur médiatique que cette affaire avait prise : "Je suis absolument désespérée et sous le choc de voir cet acharnement médiatique", avait-elle écrit. "Les tristesses de couple appartiennent aux couples et ça n'est jamais tout blanc d'un côté et tout noir de l'autre." Un discours sur lequel Mathias Vicherat l'a rejointe dans un communiqué transmis à l'AFP : "Des éléments relatifs à notre vie privée ont été divulgués par la presse. Les ruptures sont rarement évidentes et ne devraient en aucune manière faire l'objet de communication dans les médias et les réseaux sociaux."
Mathias Vicherat et Anissa Bonnefont restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à clôture du dossier.