Mathieu Kassovitz, qui n'est pas du genre à mâcher ses mots, utilise régulièrement son compte Twitter pour pousser des coups de gueule, quitte à faire des vagues. Mais ce 21 janvier, l'acteur et réalisateur a choisi de rendre hommage à un proche qui vient de disparaître, l'acteur Yves Alonso, visage familier du cinéma français depuis des décennies, mort à 73 ans à Saulieu (Côte d'Or) : "Yves Afonso est parti. Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez sa gueule inoubliable. Il a parcouru le cinéma français et joué avec les plus grands. Son dernier film est Sparring. Bon voyage Yves."
Mathieu Kassovitz a également participé à ce dernier film. L'histoire de Steve Landry, un boxeur qui a perdu plus de combats qu'il n'en a gagné. Avant de raccrocher les gants, il accepte une offre que beaucoup préfèrent refuser : devenir sparring partner d'un grand champion.
D'origine portugaise, Yves Afonso grandit en Bourgogne où il est né. Plus enclin à faire du sport qu'à aller à l'école, il arrive à Paris au début des années 1960, où il fait différents métiers pour se lancer ensuite dans le théâtre. Jean-Luc Godard, qui l'a découvert au Théâtre de Poche, lui offre ses premiers rôles au cinéma : Masculin féminin, Made in USA et Week-end. En 1971, il joue son premier grand rôle dans Les Gants blancs du diable que réalise László Szabó, se distinguant avec sa gueule cassée. Celui qui a souvent collaboré avec Yves Boisset et travaillera également pour la télévision jouera au cinéma dans des comédies telles que L'Aile ou la Cuisse, Les Charlots en délire, Tenue correcte exigée, ou dans des oeuvres dramatiques comme Les Violons du bal, L'Horloger de Saint-Paul et Uranus.