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Mathieu Kassovitz se retrouve dans une spirale médiatique qu'il a provoquée joyeusement à coup de tweets peu élégants sur le cinéma français. Le point de départ de sa colère ? La quasi-non-nomination aux César de sa dernière réalisation, L'Ordre et la Morale, projet qu'il a porté durant une dizaine d'années, boudé par le public (150 000 entrées) et oublié de celle qu'on appelle communément la famille du cinéma. Se sentant mis à l'écart, Mathieu Kassovitz a foncé tête baissée en lançant de mémorables et désormais cultes "j'enc***" sur son compte Twitter. En promotion pour La Vie d'une autre de Sylvie Testud, dans lequel il tient le premier rôle avec Juliette Binoche, il trouve de nouvelles tribunes pour faire part de son mécontentement.
Dans un décor épuré, le crâne presque rasé et looké comme il l'a toujours été depuis vingt ans, Mathieu Kassovitz répond aux questions de la journaliste de Libération, qui décrit son entretien avec le cinéaste comme relativement mouvementé. Fougueux, impatient, irascible... les adjectifs qui qualifient son caractère sont nombreux. Il n'abordera bien évidemment pas sa vie privée, se limitant à dire qu'il vient d'avoir des nouvelles de sa fille [Carmen, 10 ans, selon sa biographie officielle], qui vit aux Antilles et qui ne lui avait pas envoyé de message depuis dix jours, et glissera qu'il a une femme, "la bonne".
Comme il l'a clairement assumé sur le plateau de l'émission cinéma de TPS Star, Mathieu Kassovitz ne renie en rien ses insultes lancées sur Twitter à l'encontre du cinéma français. Ce nouveau face à face avec Libération permet néanmoins de mieux comprendre sa démarche, déstabilisante si on se limite à son Twitter : "Je regrette qu'il n'y ait pas de place pour tout le monde," déclare-t-il simplement. Il admet ne pas avoir vu Intouchables et déclarera : "Faut quand même dire que je suis content pour Omar, pour Cluzet... C'est super, ce qui leur arrive." Ce qui ne l'empêchera pas de clamer, dans l'interview en vidéo de Libé, que la comédie aux 20 millions d'entrées offre un point de vue sur le monde qu'il ne partage pas, qui n'est pas réaliste. Mais Mathieu Kassovitz ne tape pas sur tout le monde : "Il a aimé la démarche de The Artist, même s'il avait déjà eu la même idée il y a quelques années, mais sans fric," précisera Libération.
Il était plus qu'heureux de se retrouver dans les studios de RMC pour Les Grandes Gueules, terrain parfait pour faire entendre sa fureur : "Certains acteurs font cinq films par an, ils sont tout le temps à la télé, En France on les prend parce qu'ils sont bons en promo ! Au bout d'un moment, c'est un peu vexant. [...] Les acteurs qui font du succès en France viennent de la comédie télévisuelle : Kad Merad, Jean Dujardin, José Garcia, Jamel tout le monde ! [...] Je n'ai aucun problème avec le fait que Kad Merad nous fasse rire mais j'ai du mal à le mettre dans la même catégorie que Marlon Brando. [...] J'aimerais qu'on voie plus d'acteurs qui font exister le cinéma au-delà de la pure comédie et qui se battent pour leurs convictions !"
Sa colère est toujours larvée. Devant la caméra, comme dans le documentaire sur le tournage catastrophique de son Babylon A.D. (Fucking Kassovitz), il semble dire qu'il n'est pas en guerre ("ça m'arrange que L'Ordre et la Morale ne soit pas davantage nominé, car je n'aurais pas su comment faire"), mais ne manquera pas d'imposer son point de vue : qualifier La Conquête de téléfilm quand il revient sur son absence à Cannes et la présence de ce long métrage sur l'ascension de Nicolas Sarkozy au pouvoir ; ou estimer que son exclusion de la grand-messe du cinéma français a une raison politique.
Mathieu Kassovitz s'enflamme et pas toujours avec élégance, certes. Mais il a le mérite de développer son opinion de passionné du cinéma blessé. Ce qui rend le billet du journaliste des Inrocks Christophe Conte particulièrement faible. Un brûlot peu inspiré qui "vanne". De quoi donner encore plus d'eau au moulin de Kassovitz sur Twitter : "J'enc*** #christopheconte de ce journal de trou du cul que sont Les Inrocks et que j'insulte depuis dix ans, maintenant. Fouillez vos archives."
"Touchant" et "rare" pour Sylvie Testud qui vient de le diriger, elle finira par dire que Mathieu Kassovitz n'est pas aigri, qu'il est davantage question d'un "truc d'ado fougueux". Cinéaste militant capable d'insultes pas très évoluées, Mathieu Kassovitz mélange les styles mais tape du poing sur la table. Les médias relaient ses propos outranciers, mais quel journaliste a offert une critique construite, argumentée et solide de ses arguments ? Il semblerait qu'il ne soit simplement pas le frustré mégalo que certains décrivent. Personnalité complexe et révoltée, Mathieu Kassovitz n'a pas livré de coup d'éclat gratuit.
Un tourbillon médiatique qui a quelque peu tendance à occulter ce pour quoi il est venu : la sortie de La Vie d'une autre, le 15 février.
Dans un décor épuré, le crâne presque rasé et looké comme il l'a toujours été depuis vingt ans, Mathieu Kassovitz répond aux questions de la journaliste de Libération, qui décrit son entretien avec le cinéaste comme relativement mouvementé. Fougueux, impatient, irascible... les adjectifs qui qualifient son caractère sont nombreux. Il n'abordera bien évidemment pas sa vie privée, se limitant à dire qu'il vient d'avoir des nouvelles de sa fille [Carmen, 10 ans, selon sa biographie officielle], qui vit aux Antilles et qui ne lui avait pas envoyé de message depuis dix jours, et glissera qu'il a une femme, "la bonne".
Comme il l'a clairement assumé sur le plateau de l'émission cinéma de TPS Star, Mathieu Kassovitz ne renie en rien ses insultes lancées sur Twitter à l'encontre du cinéma français. Ce nouveau face à face avec Libération permet néanmoins de mieux comprendre sa démarche, déstabilisante si on se limite à son Twitter : "Je regrette qu'il n'y ait pas de place pour tout le monde," déclare-t-il simplement. Il admet ne pas avoir vu Intouchables et déclarera : "Faut quand même dire que je suis content pour Omar, pour Cluzet... C'est super, ce qui leur arrive." Ce qui ne l'empêchera pas de clamer, dans l'interview en vidéo de Libé, que la comédie aux 20 millions d'entrées offre un point de vue sur le monde qu'il ne partage pas, qui n'est pas réaliste. Mais Mathieu Kassovitz ne tape pas sur tout le monde : "Il a aimé la démarche de The Artist, même s'il avait déjà eu la même idée il y a quelques années, mais sans fric," précisera Libération.
Il était plus qu'heureux de se retrouver dans les studios de RMC pour Les Grandes Gueules, terrain parfait pour faire entendre sa fureur : "Certains acteurs font cinq films par an, ils sont tout le temps à la télé, En France on les prend parce qu'ils sont bons en promo ! Au bout d'un moment, c'est un peu vexant. [...] Les acteurs qui font du succès en France viennent de la comédie télévisuelle : Kad Merad, Jean Dujardin, José Garcia, Jamel tout le monde ! [...] Je n'ai aucun problème avec le fait que Kad Merad nous fasse rire mais j'ai du mal à le mettre dans la même catégorie que Marlon Brando. [...] J'aimerais qu'on voie plus d'acteurs qui font exister le cinéma au-delà de la pure comédie et qui se battent pour leurs convictions !"
Sa colère est toujours larvée. Devant la caméra, comme dans le documentaire sur le tournage catastrophique de son Babylon A.D. (Fucking Kassovitz), il semble dire qu'il n'est pas en guerre ("ça m'arrange que L'Ordre et la Morale ne soit pas davantage nominé, car je n'aurais pas su comment faire"), mais ne manquera pas d'imposer son point de vue : qualifier La Conquête de téléfilm quand il revient sur son absence à Cannes et la présence de ce long métrage sur l'ascension de Nicolas Sarkozy au pouvoir ; ou estimer que son exclusion de la grand-messe du cinéma français a une raison politique.
Mathieu Kassovitz s'enflamme et pas toujours avec élégance, certes. Mais il a le mérite de développer son opinion de passionné du cinéma blessé. Ce qui rend le billet du journaliste des Inrocks Christophe Conte particulièrement faible. Un brûlot peu inspiré qui "vanne". De quoi donner encore plus d'eau au moulin de Kassovitz sur Twitter : "J'enc*** #christopheconte de ce journal de trou du cul que sont Les Inrocks et que j'insulte depuis dix ans, maintenant. Fouillez vos archives."
"Touchant" et "rare" pour Sylvie Testud qui vient de le diriger, elle finira par dire que Mathieu Kassovitz n'est pas aigri, qu'il est davantage question d'un "truc d'ado fougueux". Cinéaste militant capable d'insultes pas très évoluées, Mathieu Kassovitz mélange les styles mais tape du poing sur la table. Les médias relaient ses propos outranciers, mais quel journaliste a offert une critique construite, argumentée et solide de ses arguments ? Il semblerait qu'il ne soit simplement pas le frustré mégalo que certains décrivent. Personnalité complexe et révoltée, Mathieu Kassovitz n'a pas livré de coup d'éclat gratuit.
Un tourbillon médiatique qui a quelque peu tendance à occulter ce pour quoi il est venu : la sortie de La Vie d'une autre, le 15 février.