À l'autre bout du monde, la reine Maxima des Pays-Bas est aussi chez elle. Entrée au service de la monarchie et dotée de la citoyenneté néerlandaises par son mariage le 2 février 2002 avec Willem-Alexander des Pays-Bas, elle était de retour ce mois-ci dans sa ville natale, Buenos Aires, en Argentine. Pour le travail, mais...
Fait rare, les parents de Maxima et même sa soeur sont apparus en public pour assister à une conférence qu'elle animait mardi 11 octobre 2016 à l'Université catholique argentine (UCA), au coeur de sa mission en tant qu'ambassadrice spéciale du secrétaire général des Nations unies en matière de finance inclusive pour le développement. Comme dans d'autres régions du globe (dernièrement, en Indonésie) et lors des sommets mondiaux rassemblant les grands décideurs, elle était de passage en Argentine, après plusieurs visites antérieures, pour discuter de la stratégie nationale à adopter pour permettre l'accès du plus grand nombre aux services financiers et aux aides au développement, dans un pays où seulement la moitié de la population dispose d'un compte en banque et où beaucoup de transactions conséquentes se font encore en espèces.
Devant des étudiants en sciences économiques et politiques, la reine Maxima a insisté sur l'importance cruciale de bonnes relations de la population avec une infrastructure financière formelle, un compte bancaire étant la condition sine qua non de maintes possibilités – épargne, assurance, emprunt, capital retraite... Un propos dont ses proches, présents dans l'amphithéâtre, ont pu apprécier la pertinence. Superbe dans une robe verte à motif léopard signée Givenchy – le genre d'audace stylistique dont elle est l'une des rares têtes couronnées à oser faire preuve –, Maxima n'a pas manqué d'aller tendrement embrasser ses parents Jorge Zorreguieta et María del Carmen (née Cerruti Carricart) ainsi que sa soeur Inés. Le vieil homme (88 ans cette année) était de toute évidence extrêmement fier, à en juger par son large sourire, et ces retrouvailles devant les médias étaient aussi rares que touchantes, car la vie de la famille Zorreguieta reste marquée par une ombre : en raison des fonctions ministérielles qu'il assuma sous la dictature de Jorge Videla, Jorge Zorreguieta était persona non grata au mariage royal de sa fille et s'était effectivement abstenu d'assister aux noces, son épouse – de seize ans sa cadette – y renonçant également, solidaire. Une enquête diligentée par le Parlement néerlandais avait conclu que le père de la compagne de Willem-Alexander n'avait pris part à aucune des atrocités de la guerre sale menée par Videla (l'élimination de tout opposant au régime), sans toutefois pouvoir assurer qu'il n'était pas au courant.
Au cours de sa visite de travail de deux jours dans son pays natal, Maxima, qui a également deux frères ainsi que trois demi-soeurs (issues du premier mariage de Jorge Zorreguieta), a pu échanger avec nombre de hauts fonctionnaires, tels le ministre de l'Économie et des Finances Alfonso Prat-Gay ou le gouverneur de la Banque centrale d'Argentine, Federico Sturzenegger.
Le président Mauricio Macri l'a reçue dans sa résidence officielle, la Quinto de Olivos, dans le nord de la capitale, en compagnie de sa ravissante troisième épouse Juliana Tawada et de leur adorable fillette, Antonia, 5 ans – plus jeune que les trois filles de Maxima et Willem-Alexander. Après ce chaleureux accueil, une réunion de travail était au programme avec plusieurs ministres du gouvernement argentin et la vice-présidente Gabriella Michetti. C'est avec cette dernière que la reine Maxima des Pays-Bas s'est exprimée lors d'une conférence de presse tirant le bilan de sa mission de deux jours. L'occasion pour elle de louer les actions mises en place et les progrès faits par son pays d'origine – dont elle conserve la nationalité.