Réactualisation de l'article publié le 24 avril à 10h39 : Arrêté dans la nuit de vendredi à samedi en vertu d'un mandat d'arrêt européen (voir ci-dessous) à son domicile, non loin de Cork, puis conduit à la prison de Bandon, le journaliste irlandais Ian Bailey, principal suspect dans le meurtre sauvage de Sophie Toscan du Plantier perpétré en 1996, a été remis en liberté hier après avoir comparu (photos ci-dessus) devant la Haute cour de Dublin. Il a été placé sous contrôle judiciaire tandis que les instances irlandaises se pencheraient (favorablement) sur son extradition vers la France. Extradition à laquelle Bailey et ses avocats s'opposeront de toutes leurs ressources. Une nouvelle audience aura lieu, d'ordre technique, ne nécessitant pas la présence du suspect.
Près de quatorze ans après les faits, l'affaire Sophie Toscan du Plantier est à nouveau à l'ordre du jour de la justice. Le 19 février 2010, le juge d'instruction français Patrick Gachon avait ainsi émis, deux ans après avoir réouvert le dossier, un mandat d'arrêt européen à l'encontre de Ian Bailey, le journaliste irlandais suspecté en première instance mais jamais convaincu de meurtre, faute de preuves. Ian Bailey a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à son domicile de Schull, selon une information de RTL.
Sophie Toscan du Plantier, qui était l'épouse de feu le producteur de cinéma et patron de Gaumont Daniel Toscan du Plantier, avait été assassinée le 23 décembre 1996 à Toormore, près de Schull (région de Cork), dans le sud-ouest de l'Irlande. Elle était alors âgée de 39 ans, et son avait été retrouvée en tenue de nuit dans son jardin, le corps meurtri d'une quarantaine de blessure et le crâne fracassé - le juge Gachon s'était d'ailleurs déplacé en Irlande pour étudier, entre autres, le bloc de ciment fatal... Selon la reconstitution des éléments, Sophie Toscan du Plantier avait ouvert sans méfiance la porte de la cuisine à son agresseur...
Ian Bailey avait rapidement été dans la mire de la justice, soupçonné en raison du récit du meurtre qu'il publia, contenant des détails que seuls les enquêteurs étaient censés connaître, mais aussi du témoignage d'une certaine Marie Farrel, qui avait déclaré avoir vu le suspect rôder autour de la propriété de la victime... avant de se rétracter et d'accuser la police d'avoir fait pression sur elle.
Suite au mandat émis au mois de février par le juge Gachon pour l'arrestation de Ian Bailey, le journaliste de 53 ans, qui vit toujours sur les lieux du drame, un bras de fer s'étaient engagé entre les instances judiciaires irlandaise et française tandis que Ian Bailey, qui nie toujours toute implication, faisait part de sa "perplexité". La justice irlandaise avait, un peu plus tôt ce mois-ci, refusé de se prononcer sur ce mandat européen ; vendredi, la Haute cour irlandaise a finalement autorisé l'exécution de ce mandat, permettant l'arrestation du suspect - mais pas son extradition. L'avocat de ce dernier a déjà prévenu qu'il préparait son appel. Une bataille autour de son extradition pourrait désormais avoir lieu... A moins que... ?
Le JDD, dans son édition du jour, indique que l'Irlande aurait déjà accepté l'extradition de Ian Bailey, citant Marguerite Bouniol, mère de Sophie : "Mon frère qui préside l'association pour la vérité sur la mort de ma fille a reçu un coup de fil d'Irlande pour lui annoncer la nouvelle. Mais pour l'instant, nous n'avons pas eu de confirmation officielle". Ce sur quoi insiste Me Buttimer, l'avocat de Ian Bailey.