Tout a commencé mardi 5 juillet en Louisiane. Alton Sterling, 37 ans, vendait tranquillement des CD sur le parking d'un supermarché lorsque des policiers l'ont appréhendé. Sur une vidéo diffusée sur Twitter sur laquelle on peut voir une partie du drame, l'homme de couleur noir qui semble dans un premier temps refuser d'obtempérer est plaqué au sol, immobilisé. "Il est armé", crie l'un des policiers. C'est alors que l'un de ses collègues tire à plusieurs reprises sur la victime, qui meurt de ses blessures. La mort de Sterling a soulevé une vague d'indignation sur Twitter et dans les rues de Baton Rouge, ou des manifestations spontanées ont éclaté pendant la nuit.
Jeudi 7 juillet au petit matin, une vidéo devient virale sur la Toile. Une femme filme les derniers moments de son petit ami agonisant, puis son arrestation sous les yeux de sa fille de 4 ans, qu'elle diffuse en Facebook Live via son téléphone. La scène se déroule à Falcon Heights dans le Minnesota et on comprend que la voiture du couple a été arrêtée par la police à cause d'un feu cassé. Selon la conductrice, Philando Castile avait prévenu le policier qu'il possédait une arme, pour laquelle il avait un permis qu'il s'apprêtait à montrer comme carte d'identité lorsque le policier lui a tiré dessus. "Oh mon Dieu, ne me dites pas qu'il est mort, ne me dites pas que mon petit ami s'en est allé juste comme ça (...) Vous lui avez tiré quatre balles dessus, monsieur", entend-t-on de la bouche de Lavish Reynolds, la compagne de Castile. "Philando Castile a été tué par la police le 6 juillet 2016. Nous exigeons que justice soit faite!. On nous pourchasse. Tous les jours", a déclaré sa mère Valerie Castile sur la chaîne CNN.
Dernier acte sanglant à Dallas, cette fois-ci dans l'autre sens. Plusieurs snipers ont tenté de prendre en embuscade des forces de l'ordre. 5 policiers ont été tués et 11 autres blessés à la fin d'un rassemblement organisé après la mort des deux hommes noirs tués par des policiers. Une sorte de vengeance qui a terminé d'embraser le pays, complètement divisé.
Plusieurs personnalités ont donc réagi sur les réseaux sociaux, faisant plus que jamais part de leur crainte. Barack Obama a partagé sa vive émotion, déplorant avoir vécu "trop de fois des tragédies comme celle-ci". "Ce n'est pas seulement le problème des Noirs. Ce n'est pas seulement le problème des Hispaniques. C'est un problème américain dont nous devrions tous nous préoccuper, a-t-il lancé, exhortant les instances policières à se reformer. Il nous revient à tous de dire que nous pouvons mieux faire. Nous valons mieux que cela."
Beyoncé, représentante on ne peut plus acclamée de la communauté afro-américaine, a elle aussi réagi dans un communiqué, encourageant ses confrères "à rester debout et à demander à la police d'arrêter de nous tuer". "Nous n'avons pas besoin de sympathie. Nous avons besoin que tout le monde respecte nos vies [...] Ces vols de vies nous font sentir sans défense, sans espoir, mais nous devons croire que nous nous battons pour les droits de la prochaine génération, pour les prochains jeunes hommes et femmes qui croiront au bien." La chanteuse engagée parle même d'une "bataille pour les humains". "Peu importe votre origine ethnique, votre sexe ou votre orientation sexuelle. Ceci est une bataille pour tous ceux qui se sentent marginalisés, qui luttent pour leur liberté et leurs droits humains", exhorte-t-elle. "La peur n'est pas une excuse. La haine ne gagnera pas", assure l'épouse de Jay-Z, qui n'a pas encore réagi à la fusillade de Dallas mais avait appelé sur Instagram à "transformer notre colère en action". En concert à Glasgow hier soir, Beyoncé a même demandé une minute de silence pour toutes les victimes de la police et suspendu son show afin d'afficher les noms des victimes de brutalités policières cette année.
Plusieurs autres stars du showbusiness ont réagi, principalement sur Twitter. Dans la lignée de Beyoncé, John Legend a tenu les mêmes propos, mais sur Dallas, condamnant des meurtres "horribles", "moralement répréhensibles et totalement contre-productifs" par rapport au message tenu par les communautés. "On a besoin de paix dans nos rues", a conclu le père de famille et compagnon de Chrissy Teigen. "Mon coeur est blessé. Dieu nous vienne en aide", tweete Demi Lovato, désemparée. "C'est véritablement tragique lorsque quelques vicieux transforme une manifestation pacifique en un bain de sang. Horrible et triste", a commenté Olivia Wilde. Blake Lively appelle quant à elle à la réforme, citant justement OBama.
Donald Trump, La chanteuse Halsey, la productrice Shonda Rhimes, le basketteur LeBron James, l'actrice Patricia Arquette, le réalisateur Kevin Hart, les acteurs Josh Gad, Skylar Astin, Don Cheadle et Jeffrey Wright ou encore Mandy Moore ont également fait part de leur peine et de leurs inquiétudes dans une Amérique sous tension.