Michel Drucker était samedi 10 octobre un des invités d'On n'est pas couché sur France 2. L'animateur aux cinquante années de carrière y faisait la promotion de son livre Une année pas comme les autres (Edition Robert Laffont). S'il y évoque la naissance de Jean, le fils de sa nièce Marie Drucker, l'homme de télévision y raconte également un des moments les plus terribles de sa vie.
Né en 1942 durant la Seconde guerre mondiale, Michel Drucker a vu son père être arrêté et emmené dans un camp. Une histoire familiale lourde, doublée d'un hasard qui fait froid dans le dos. "Je suis peut-être le seul être humain à qui il est arrivé cela. Huit ans après l'internement de mon père dans le triste camp de Compiègne, le camp de Royallieu est devenu une base militaire de l'armée de l'air. J'ai été envoyé là-bas. Je me souviendrais toute ma vie de la tête de mon père recevant mon bulletin (...) 18 ans après mon père je fais mon service militaire dans le même camp", lâche-t-il avec émotion.
Puis, il continue : "Des années après, il y a 5 ans, au moment de la commémoration du site de Compiègne, l'historien du mémorial qui nous fait visiter le camp nous présente les trois baraquements qui vont faire le mémorial et là il dit – et je deviens blanc, je suis au bord de l'évanouissement : 'Dans ce baraquement était l'infirmerie d'Abraham Drucker.' Et je reconnais mon baraquement. Non seulement j'ai fait mon service militaire 18 ans après mon père dans le même camp d'où sont partis les premiers wagons pour Auschwitz venant du camp de triage qu'était Drancy. Mais je découvre que là où j'ai dormi pendant huit mois, pendant mes classes, c'était l'infirmerie d'Abraham Drucker. Vous imaginez le choc."
Une triste coïncidence et une révélation que Michel Drucker n'a pas pu partager avec son père - qui a toujours cherché à "gommer" toutes traces de judéité au sein de sa famille - malheureusement décédé en 1983.