Michel Field : Mea culpa après son "attitude désinvolte" dans Le Supplément

Pas question de démissionner pour Michel Field ! Malgré la motion de défense demandée en assemblée générale par les journalistes des rédactions de France 2, France 3 et France TV Info jeudi, et qui sera soumise au vote mardi 19 avril, le nouveau directeur de l'information du groupe France Télévisions ne compte pas se laisser déloger si facilement.

Face à des salariés qui lui reprochent "son mépris, sa désinvolture, sa grossièreté", sans parler de sa proximité avec François Hollande et Nicolas Sarkozy, Michel Field a choisi de prendre la parole dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui en France, en kiosques ce samedi 16 avril. Pour cette première prise de parole publique depuis son entretien maladroit dans Le Supplément le week-end dernier, Michel Field tente de rectifier le tir et d'apaiser les tensions.

"J'ai eu tort d'adopter une attitude désinvolte sur le plateau de Canal+ dimanche, concède-t-il. Je suis directeur de l'information du service public, ma parole a un poids. Par ailleurs, j'aurais dû mieux associer les cadres de la rédaction aux décisions que j'ai prises. Mon rôle est d'entraîner les équipes et de porter avec elles des idées nouvelles." Et s'il était déjà trop tard ?

Lors d'une rencontre improvisée avec une vingtaine de rédacteurs en chef et de chefs de services du groupe, Michel Field a montré sa volonté de retisser des liens avec ses effectifs. En vain, puisque les cadres qu'il tente de rallier à sa cause ont déclaré que la confiance était désormais rompue entre Michel Field et les équipes dont il a la charge. En retour, Michel Field réaffirme sa position : la démission n'est pas une option. "Quand il y a une motion de défense, c'est un singulier rappel à l'ordre. On écoute ce que cela veut dire et on y répond. Je n'ai pas l'intention de démissionner", insiste-t-il dans le quotidien francilien.

Parmi les autres reproches qui ont été faits à Michel Field : confier à une production extérieure la conception de l'émission Dialogues citoyens qui opposait François Hollande aux journalistes Léa Salamé, Karim Rissouli et David Pujadas, mais aussi à un panel de Français. Sauf que la mise à l'écart de membres du panel jugés potentiellement redoutables (comme une déléguée syndicale FO ou un agriculteur) est venue mettre à mal la transparence et l'intégrité du programme. "C'est l'actualité qui doit dicter le choix des témoins. (...) La critique de gauche me semblait mieux incarnée par l'étudiant. D'ailleurs, il y a longtemps que je n'avais pas vu une émission où le chef de l'Etat est autant bousculé", se félicite-t-il à ce sujet.

Enfin, au sujet de l'éviction du duo Guilaine Chenu-Françoise Joly de la présentation d'Envoyé Spécial, remplacé par Elise Lucet, Michel Field déplore davantage la forme que le fond : "Il y a eu des fuites que je regrette dans le processus de décision. Cela a blessé les intéressées et c'est ce qui me touche le plus."

Joachim Ohnona