Cela faisait presque dix ans que Michel Polnareff n'avait pas retrouvé son public sur une scène : sa dernière tournée, Ze Re Tour 2007 fut un triomphe. Celle-ci s'annonce également sous les meilleurs auspices. Le coup d'envoi était donné ce samedi 30 avril à Epernay, dans la Marne, avec un premier concert salué par la presse. Le premier d'une longue série, qui sera ponctuée de quatre dates événements à l'AccorHotels Arena de Paris, du 7 au 11 mai. Quatre shows au cours desquels Polna sera accompagné d'un groupe de musiciens habitués des scènes américaines, dirigé par Brad Cole, claviériste de Phil Collins Tout l'été, il assurera une tournée des festivals avant de repartir sur les routes dès le mois de novembre.
Sur la scène du Parc d'Expositions Millésium d'Epernay, Michel Polnareff, dit l'Amiral, a retrouvé ses moussaillons... Et quelles retrouvailles ! Ce concert, ponctué de quelques titres inédits, ressemblait surtout à une rétrospective de cinquante ans de tubes, d'incontournables, de titres qui sont entrés dans la légende de la chanson française. Love Me Please Love Me, L'Amour avec toi, On ira tous au paradis, Je suis un homme, Lettre à France,... Le public s'est enthousiasmé d'entendre ces chansons qu'il aime tant, avec toujours la même fraîcheur. Certains on cependant pas trop apprécié Ophélie 2.0, La Mouche - pas légère pour le Parisien - ou l'Homme en rouge, la seule nouveauté connue du public mais peu servie par le son qui noie le texte dans la musique... à revoir ?
Souvent égratigné par les trolls sur Internet, Michel Polnareff a ironisé sur le fait que ces haters restent assis derrière leur ordinateur et ne soient pas sans doute pas dans la salle ce soir... "Merci Épernay, merci les moussaillons, Il y a des moussaillons dans la salle? Il y a des détracteurs? Ils sont derrière leur écran, hein ?", a-t-il lancé à la foule, toujours planqué derrière ses mythiques lunettes blanches fumées.
Michel n'a pas fait salle comble samedi soir mais a tout de même chanté devant plus de 5 000 spectateurs qui n'auraient manqué ce moment pour rien au monde. "A force d'écouter toutes les fausses rumeurs, j'ai cru que la salle était vide", a plaisanté le chanteur. Et il y a fort à parier qu'avec plus de 160 000 places d'ores et déjà écoulées pour sa tournée, sur les 40 concerts prévus aux quatre coins de la France, le public se montre tout aussi fervent chaque soir.
Et Michel Polnareff ne s'économise pas : le concert d'hier soir a duré près de 2h30... Les fans en ont eu pour leur argent ! Quant à son fils, le petit Louka, 5 ans et demi, il se souviendra longtemps de cette belle soirée : c'est ce samedi 30 avril qu'il découvrait pour la première fois sa bête de scène de père sur scène.
Samedi soir, à partir de 00h05, Michel Polnareff était l'invité d'honneur de l'émission On n'est pas couché de Laurent Ruquier, un petit événement, le chanteur étant très discret en télé.
Laurent Ruquier a profité de la venue de Polnareff sur le plateau pour aborder des sujets divers et variés, de ses choix de carrière à sa vie privée. Difficile de ne pas évoquer le récent dossier Renaud. A ce sujet, l'Amiral a tenu à remettre les pendules à l'heure. Ce qui a été pris pour un tacle n'en était pas un : "J'ai pas envie de parler de Renaud ni en bien ni en mal. (...) Là où je n'étais pas content, c'est que Renaud m'a littéralement insulté. Et c'était vraiment pas bien parce qu'avec mes deux docteurs bruxellois, on a vu un homme à la mer, on s'est énormément inquiété pour lui, il était en perdition. Je suis allé le voir en le félicitant parce que c'est un alcoolique et que je trouvais courageux de se reprendre en main. On l'a vraiment vraiment aidé", remarque Michel Polnareff. Il ajoute d'ailleurs : "S'il avait quelque chose à me dire, il aurait pu me le dire à ce moment-là, au lieu de le dire dans les journaux. D'autant qu'il a ce côté ambivalent où il dit : 'Je n'aime pas les médias' mais ne fait que s'en servir. C'est quelque chose qui ne me plaît pas. Je suis ravi de son succès mais je n'ai rien à dire à son sujet."
Enfin, Polnareff est revenu sur son différend avec Pascal Obispo qu'il qualifie de "fausse bagarre". "Moi, je le taquine Obispo. Pourquoi voulez-vous que je fasse souffrir un mec qui se dit fan de moi ? Je l'ai appelé pour lui dire que si je lui avais fait de la peine, ce n'était pas le but. Moi, je l'ai taquiné, comme c'est un fan, en disant : 'Faut vite que je sorte mon disque avant que Pascal Obispo ne le sorte avant moi.' Mais c'est de l'humour. Ceux qui ne comprennent pas que c'est drôle, je ne peux rien pour eux !", conclut-il.
Samedi soir, On n'est pas couché a confirmé sa bonne forme du moment en fédérant 1,5 million de téléspectateurs et 23,9% de part de marché.
Joachim Ohnona