Depuis dimanche 24 juillet et le début des épreuves de natation sportive aux Mondiaux de Shanghai, on peut à nouveau parler de compétition de natation sans parler de Laure Manaudou, qui, après avoir effectué un come-back victorieux aux Etats-Unis, profite de l'été dans sa famille et auprès de sa petite Manon à Ambérieu-en-Bugey. A des milliers de kilomètres de l'Ain, il y a toutefois des représentants du clan Manaudou dans les Bassins, puisque Florent Manaudou, son frère, y est en lice au côté de Frédérick Bousquet, compagnon de sa soeur. A un an, peut-être, d'une participation en trio aux Jeux Olympiques de 2012.
Mais pour Fred et Florent, le rendez-vous des Mondiaux tourné à la douche froide sur 50m papillon, ce lundi 25 juillet. A Strasbourg, en mars dernier, les deux hommes avaient nagé en 23"60 et 23"66 pour décrocher l'or et l'argent des championnats de France ainsi que leur billet pour la Chine. Ce matin, avec des chronos en progression, Frédérick Bousquet (23"38) et Florent Manaudou (23"49) ont toutefois calé, échouant respectivement aux 4e et 5e place d'un 50 pap survolé par l'incontournable sprinteur brésilien Cesar Cielo (autorisé in extremis à participer aux Mondiaux suite à son cas de dopage), et derrière les Australiens Matthew Targett (23''28) et Geoff Huegill (23''35).
Dimanche 24, en ouverture, c'est l'ancienne grande rivale de Laure Manaudou, Federica Pellegrini, qui a fait le show lors de la première journée : l'Italienne de bientôt 23 ans a conservé son titre mondial sur 400m nage libre, sans toutefois avoir besoin de forcer son talent ni de passer sous la barre des quatre minutes (performance qu'elle réalisa lors de son sacre mondial en 2009 à Rome, signant le record planétaire de la spécialité en 3'59"15. En 4'01''97, elle a tenu à distance la championne olympique et principale challengeuse Rebecca Adlington (4'04''01), pour le plus grand bonheur de Philippe Lucas, ex-mentor de Laure Manaudou qui renoue avec les sommets avec Pellegrini. Derrière, la Niçoise Camille Muffat (4'04"06) ramasse les miettes, en bronze sur le podium pour quelques centièmes concédés sur la fin à la Britannique. Il s'agit toutefois de sa première médaille au niveau mondial en grand bassin pour son premier 400m disputé à ce niveau-là, comme veut le souligner son entraîneur Fabrice Pellerin, tandis que sa protégée ne cachait pas sa déception à l'issue de la course.
Elle a fait bien mieux que ses compatriotes masculins : dans le 400 hommes, Yannick Agnel et Sébastien Rouault ont explosé, respectivement 6e et 8e de la finale. Agnel, déjà en difficulté en séries, n'a pu faire mieux qu'un chrono de 3'45''24, loin du vainqueur et même de son rival allemand Paul Biedermann, 3e en 3'44''14. Ce lundi, il s'est racheté sur 200m nage libre, dominant de la tête et des épaules sa demi-finale.
Sans Agnel, le relais 4x100 nage libre tricolore avait dû de son côté se contenter de l'argent après avoir signé des performances qui laissaient augurer un métal plus précieux en séries. Mais un départ lento d'Alain Bernard (déjà en failllite sur son 100m lors des derniers championnats nationaux) aligné pour le premier passage a un peu plombé la course des Français, Jérémy Stravius, William Meynard et Fabien Gilot s'avérant, eux, à la hauteur pour arracher, à 14 centièmes derrière l'Australie seulement, l'argent (pour 82 centièmes) aux Américains de Michael Phelps. Ce dernier avait des supportrices de charme en tribunes : sa soeur Hilary et sa compagne Nicole Johnson.
Classe, William Meynard, qui arborait ainsi sa première médaille mondiale (comme Stravius), commentait après coup : "On est une équipe, rappelle Meynard. Les 14 centièmes manquent peut-être à moi, à Fabien ou à Jérémy, pas forcément à Alain", rapporte L'Equipe.
Lequel Jérémy Stravius est bien parti pour ajouter une breloque dès mardi, qualifié pour la finale du 100m dos au côté de Camille Lacourt (53"09) avec un chrono canon de 52"76, record personnel et deuxième meilleure performance de l'année.