Il fut l'un de nos plus brillants chercheurs. Axel Kahn s'est éteint le 6 juillet dernier à l'âge de 76 ans des suites d'un cancer foudroyant qui l'a emporté en seulement quelques semaines. Une terrible épreuve qu'il a eu le courage d'évoquer à plusieurs reprises, dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Toujours très positif, l'ancien président de la Ligue nationale contre le cancer a constamment cherché à délivrer un message d'espoir aux autres malgré le peu de temps qu'il lui restait à vivre. Une force de caractère et une attitude qui force le respect et l'admiration et notamment chez ceux qui l'ont bien connu, comme son frère, le journaliste et fondateur de Marianne, Jean-François Kahn.
Ce qu'il a montré, c'est que la mort n'est pas un arrêt. C'est un effacement
Interrogé par Élizabeth Martichoux pour LCI dimanche 11 juillet, pour la première fois depuis le décès de son petit frère, le journaliste de 83 ans a tenu à souligner le comportement d'Axel Kahn jusqu'au bout. "Ce qu'il a montré, c'est que la mort n'est pas un arrêt. C'est un effacement", précise-t-il. C'est également le rapport à la mort qu'entretenait le généticien de renommée internationale qui a frappé son frère. "Finalement, il n'a jamais dit 'Je meurs'. Il disait 'J'ai vécu'. Je meurs, c'est un arrêt, mais ce qui est formidable, c'est qu'on a vécu ! Si on meurt, c'est qu'on a vécu", insiste-t-il.
Très touché par la mort de son frère, Jean-François Kahn a dévoilé les derniers instants à deux, quelques jours avant son départ. "Une semaine avant sa mort, il savait que c'était fini et il m'a demandé de lui apporter une bouteille de bon Bourgogne, un vieux Comté, des cerises... On a pris un plaisir fou. C'était extraordinaire, à une semaine de la mort, le plaisir qui se lisait dans ses yeux à la vue d'un bon Bourgogne et d'un bon Comté", raconte-t-il.
On a ri, sans arrêt, aux éclats. Et pourquoi pas ?
Puis quelques jours plus tard, ce sont les derniers instants à deux, mais pas de place à la morosité pour les deux frères dont la mort de leur père a été un évènement très marquant. "Vous savez, la dernière fois que je l'ai vu, cela va peut-être vous choquer, je savais que dans trois jours il allait s'endormir. Et lui savait que dans trois jours c'était fini. On a évoqué des souvenirs communs (...) On est restés 1 h 30 ensemble et pendant 1 h 10, on n'a pas arrêté de rire, sans arrêt en évoquant des souvenirs communs. On a ri, sans arrêt, aux éclats. Et pourquoi pas ?", conclut-il dans une interview très émouvante, mais empreinte de positivisme, à l'image de son frère.