Samedi 28 novembre, nous apprenions la mort de Luc Bondy, un grand metteur en scène de théâtre dont le brio a propulsé dans la lumière plusieurs de ses créations. Agé de 67 ans, il est mort d'une pneumonie à Zurich. Pascal Greggory, acteur qu'il avait dirigé par le passé (notamment dans Le Retour avec Emmanuelle Seigner), a été parmi les premiers à témoigner de son affection pour Luc Bondy et à rappeler combien il était brillant, rieur et conteur à la fois. Sur l'antenne de France Info, il a également évoqué "une longue maladie" qui le faisait souffrir de plus en plus, avant de le comparer à Patrice Chéreau, autre grand metteur en scène disparu il y a peu.
Si le monde du théâtre est profondément touché, la mort de Luc Bondy a globalement jeté un voile de tristesse sur toute la culture française. François Hollande a ainsi salué la mémoire du metteur en scène, "incarnation de l'Europe de la culture", tandis que le Premier ministre Manuel Vals soulignait d'un tweet que Luc Bondy "avec immensément de talent [et] a mis en scène les plus grands, à l'opéra comme au théâtre". "Il manquera à la culture, aux arts vivants", assure le locataire de Matignon. Fleur Pellerin, actuelle ministre de la Culture, s'est dite "bouleversée d'apprendre la disparition de Luc Bondy", saluant "l'un des plus grands metteurs en scène européens".
Le théâtre de l'Odéon à Paris, dont il était le directeur depuis 2012 et devenue sous sa houlette un fleuron du théâtre européen, a écrit dans un communiqué que Bondy avait "mis au service du théâtre son génie créatif, son érudition, son amour des acteurs et du public, son humanité et sa liberté". Stéphane Lissner, actuel directeur de l'Opéra National de Paris, a lui collaboré pendant 40 ans avec Luc Bondy, ce qui lui a permis de voir "son extraordinaire capacité à percer l'âme humaine, à montrer l'Homme avec ses défauts et ses qualités". L'actrice Clotilde Courau, qui disait faire "partie de ceux qui l'admiraient en silence", a également fait part de sa peine, tout comme Emmanuelle Béart, qui pense "aux siens, sa femme, ses enfants, ses amis", ou encore l'ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob ("Mort de Luc Bondy, dr de l'Odéon, un des grands du théâtre contemporain, souvent souffrant, toujours inspiré. Un Chéreau doux. Immense perte!") et Pierre Bergé ("Luc Bondy est mort. Nous avons été complices dans bien des spectacles. Le théâtre est en deuil. Et pour longtemps.").
"Grâce à vous, je pense à l'avenir", écrivait encore Luc Bondy au lendemain des attentats du 13 novembre dans un communiqué de son théâtre...