Hier jeudi 27 octobre, le procès du docteur Murray a pris une tournure un peu plus agressive devant la Cour Supérieure de Los Angeles. Le ton est monté subitement, le procureur Walgren perdant son calme légendaire.
En effet, un témoin de la défense affirmait ne pas savoir que Conrad Murray était le médecin de Michael Jackson peu avant sa mort. "Pouvez-vous m'expliquer pourquoi vous avez tant de mal à répondre à mes questions, alors que c'était si simple avec l'avocat de la défense Ed Chernoff ?", a demandé M. Walgren, visiblement excédé.
Conrad Murray, qui est accusé d'homicide involontaire sur son illustre patient, décédé d'une surdose médicamenteuse le 25 juin 2009 à l'âge de 50 ans, voit depuis le début de la semaine défiler les témoins cités par la défense, qui s'expriment en sa faveur face au juge Pastor.
Le témoin en question, le Dr Robert Waldman, spécialiste du traitement des dépendances, avait déclaré un peu plus tôt dans la matinée que Michael Jackson était "probablement dépendant au Demerol", un anti-douleur que lui administrait son dermatologue Arnold Klein lors d'injections de Botox. Et que les effets secondaires de ce traitement étaient les insomnies.
Bizarrement, le docteur Klein, qui traitait MJ depuis de longues années, n'a pas été appelé à témoigner pendant le procès. Pourtant, des dossiers ont prouvé que la star avait reçu jusqu'à 900 mg de Demerol en trois jours, en mai 2009. Une quantité jugée "très lourde" par le docteur Waldman.
Lorsque le docteur Paul White est entré en jeu, son témoignage très attendu a été écouté avec beaucoup d'attention. En gros, l'innocence du docteur Murray en dépend. Ses déclarations peuvent tout changer.
Spécialiste mondialement reconnu du propofol, le puissant anesthésiant qu'utilisait pour dormir Michael Jackson et qui l'a tué, le docteur White a ainsi témoigné de son vif intérêt pour une étude menée en Chine sur les vertus du propofol dans le traitement de l'insomnie, contrairement à ce qu'affirment tous les experts médicaux du parquet. "C'est une étude très intéressante. Elle montre que le propofol peut être une façon sûre et efficace pour traiter les troubles du sommeil de patients souffrant d'insomnie chronique". Également, Paul White a jugé bonne la "polypharmacie", qui consiste à mélanger plusieurs médicaments.
Aujourd'hui vendredi, le témoignage du docteur White sera le dernier de la semaine consacrée à la défense. Il semblerait que le vent tourne.
Conrad Murray risque jusqu'à quatre ans de prison.