Pour la deuxième fois, Cate Blanchett a remporté le prix d'interprétation féminine à la Mostra de Venise ce 10 septembre 2022. La 79e édition présidée par Julianne Moore a sacré l'actrice australienne de 53 ans pour sa performance de cheffe d'orchestre dans le long métrage de Todd Field, Tàr. La première fois qu'elle avait remporté la coupe Volpi, c'était pour I'm not There de Todd Haynes, dans lequel elle incarnait une autre figure de la musique, Bob Dylan. "Merci pour (...) ce festival qui invite de nouveau le public dans les salles, c'est merveilleux", a déclaré Cate Blanchett en recevant son prix. "Je ne serai pas ici avec ce prix sans un réalisateur merveilleux, ce prix appartient aussi à Todd Field (...) un grand cinéaste qui sait où placer la caméra chaque seconde", a-t-elle ajouté.
Pour recevoir son prix, l'éblouissante Cate Blanchett a choisi une robe longue et noire de la maison Louis Vuitton. Un look littéralement impérial pour la star qui est aussi bien impeccable en elfe dans Le Seigneur des anneaux qu'en femme au bord de la crise de nerfs dans Blue Jasmine. Et elle a encore prouvé son talent comique plus récemment dans la comédie sur le climat Don't look up !, où elle jouait une présentatrice télé insensible au changement climatique au côté de Leonardo DiCaprio, déjà son partenaire dans le flamboyant Aviator.
Côté masculin, c'est Colin Farrell a remporté samedi soir le prix d'interprétation à la 79e Mostra de Venise pour son rôle de fermier au coeur tendre dans une comédie à l'humour noir, The Banshees of Inisherin. Devant la caméra de son compatriote Martin McDonagh (Bons baisers de Bruges), l'Irlandais de 46 ans brille dans une parabole sur la violente fin d'une amitié dans le cadre bucolique d'une île isolée d'Irlande dans les années 1920, à l'époque de la guerre d'indépendance. L'acteur, absent du Lido pour recevoir son prix, a envoyé un message vidéo depuis Los Angeles, se disant "complètement sous le choc et enchanté".
Le Lion d'Or de la Mostra est revenu au documentaire sur l'une des plus grandes photographes contemporaines, Nan Goldin, à la vie marquée par les morts. Signé Laura Poitras, All the Beauty and the Bloodshed est un voyage à travers la vie de la photographe de 68 ans, connue pour ses clichés du New York underground et qui a tant côtoyé la mort. Le film succède à L'Evénement d'Audrey Diwan l'an dernier.
La cinéaste française Alice Diop a fait un doublé samedi à Venise en remportant le Grand Prix du Jury et le prix du premier film pour sa première fiction, Saint Omer, inspiré d'un fait divers et du procès qui a suivi. "Je n'ai plus les mots", a déclaré la cinéaste, très émue, en recevant son prix et en mettant en avant son combat féministe, en particulier celui "des femmes de couleur" : "Le silence ne nous protègera pas. Nous ne nous tairons plus", a-t-elle promis. Inspiré d'une histoire vraie de procès pour infanticide, Saint-Omer cherche à explorer "la grande question universelle" de notre "rapport à la maternité".
Lion d'or du meilleur film : All the Beauty and the Bloodshed de Laura Poitras (Etats-Unis)
Lion d'argent - Grand Prix du Jury et Lion du futur - Meilleur première oeuvre : Saint-Omer d'Alice Diop (France)
Lion d'argent - Prix de la meilleure réalisation: l'Italien Luca Guadagnino pour Bones and all
Prix d'interprétation féminine: l'Australienne Cate Blanchett pour son rôle dans Tàr de Todd Field
Prix d'interprétation masculine: l'Irlandais Colin Farrell pour son rôle dans The Banshees of Inisherin de Martin McDonagh
Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir masculin ou féminin : l'actrice Taylor Russell pour son rôle dans Bones and all de Luca Guadagnino
Prix spécial du jury: Les ours n'existent pas de Jafar Panahi (Iran)
Prix du meilleur scénario : The Banshees of Inisherin de l'Irlandais Martin McDonagh