A 18 ans, Myriam Soumaré s'essayait à l'athlétisme. Cinq années plus tard, à 23 ans, elle est l'une des héroïnes de la délégation tricolore en lice aux tout récents championnats d'Europe, disputés à Barcelone.
Si la France a réalisé une moisson inespérée lors de la compétition, récoltant 18 médailles dont 8 du métal le plus précieux, la jeune athlète n'y est pas pour peu, créditée de trois récompenses. En individuel, elle a explosé son record personnel de près de 7 dixièmes pour devenir, à la surprise générale, championne d'Europe du 200m (voir sa course ci-dessus) en 22''32 (3e meilleure performance mondiale de l'année). Deux jours auparavant, le 29 juillet, elle avait tâté du bronze sur 100m ; et un jour plus tard, elle glanait l'argent avec le relais 4x100.
De retour de la cité catalane, tous les artisans des succès français lors de ces championnats ont eu l'honneur d'être reçus à l'Elysée par le président Nicolas Sarkozy. Une consécration, mais pas la plus importante pour Myriam...
"Je suis fière, je me sens bien à Villiers-le-Bel (...) Je préfère même être ici qu'à l'Elysée", a ainsi assuré, joyeuse, l'intéressée lors d'une cérémonie organisée par sa commune pour lui décerner la médaille de la ville, le 9 août.
Star dans la municipalité du Val d'Oise, où elle a grandi dans la cité de Derrière-les-Murs-de-Monseigneur (DLM), elle en a profité pour dédier ses médailles à tous ses proches et ceux qui ont vibré devant l'écran, et a permisà son entraîneur, Olivier Darnal, lui-même de Villiers, de faire passer un message : "C'est un exemple qu'à Villiers-le-Bel, il n'y a pas que des voitures brûlées, il y a aussi des jeunes qui se donnent les moyens de s'en sortir. C'est une nouvelle image, c'est important". Même émotion pour le maire PS Didier Vaillant, heureux que sa ville attire l'attention de cette manière, d'autant "plus fier en tant que maire de Villiers, que souvent la presse relate des choses plus tristes concernant la ville."
Autour d'eux, la liesse était totale, comme le décrit l'édition locale du journal Le Parisien, et la championne a longuement signé des autographes.