C'est un drame qui n'a pas fini de faire réagir. L'émotion est grande, la colère aussi, au lendemain de l' "inexplicable" et "inexcusable" mort d'un adolescent, victime d'un tir policier à bout portant la veille à Nanterre, des mots appuyés par Emmanuel Macron, ce mercredi 28 juin. Le Président de la République, toujours à Marseille, a rappelé "l'émotion de la nation toute entière" et assuré "respect et affection" à la famille de Nahel (orthographié par erreur Naël dans un premier temps), 17 ans. Elles sont aussi de nombreuses personnalités à avoir partagé leur choc et leur soutien à la famille du jeune garçon tué. Parmi elles, Omar et Hélène Sy, mais aussi des star de l'équipe de France de football à l'instar de Kylian Mbappé et Jules Koundé. Enfin, de son côté, c'est en larmes queMathieu Kassovitz s'est exprimé sur le sujet.
"Bonjour, triste journée que celle-ci avec la mort de Nahel hier, tué par un gendarme, on voit dans les vidéos, je vous parle ici parce que je commence à recevoir des demandes d'interviews, et je sens que si je mets la main dedans... C'est pas la première fois qu'on me demande, parce que dès qu'il y a une bavure évidemment La Haine est remis au goût du jour, ça fait trente ans que c'est comme ça, là ça revient", commence Mathieu Kassovitz, au bord des larmes. Depuis 1995, ce film du réalisateur est devenu culte et touche même les plus jeunes générations, qui pour certains peuvent s'identifier à Saïd, Vince, Hubert. Mathieu Kassovitz rappelle que ces personnages sont aujourd'hui nos enfants, nos petits frères, nos petites soeurs.
Ils n'ont pas d'arme
"Apparemment, il y en a qui n'ont toujours pas compris que ce sont des jeunes en face, ce sont des fils, ce ne sont pas des voyous, des criminels, ils n'ont pas d'arme", précise-t-il désemparé par ce fait divers terrible. Il continue : "La police n'est toujours pas entraînée, elle pète un plomb, tout ce genre de choses, pourquoi les bavures policières sont arrivées , ils n'ont pas à faire à des anges non plus, évidemment, mais le problème c'est qu'on ne résoudra jamais ces questions-là tant qu'on ne condamne pas les policiers."
Il demande à la justice d'être forte et que les condamnations soient faites pour rappeler qu'il y a des conséquences. Rappelant le combat d'Assa Traoré pour son frère depuis sept ans, il appelle les politiciens à prendre leurs responsabilités, des sanglots dans la voix. Il espère voir du monde à la marche blanche de Nanterre.