Natascha Kampusch, Hambourg, le 14 décembre 2009© Abaca
En février, Natascha Kampusch, enlevée et séquestrée pendant 8 ans avant d'échapper à son ravisseur le 13 août 2006, déposait au ministère de l'Intérieur autrichien une demande d'indemnisation à hauteur d'un million d'euros. La jeune femme et son avocat, Me Gerald Ganzger, montraient du doigt les défauts de l'enquête et des pistes non suivies par la police qui auraient pu mener à sa libération. Mardi, l'avocat de la jeune femme, aujourd'hui âgée de 23 ans, a annoncé que l'Autriche refusait d'indemniser la jeune femme.
Le ministère de l'Intérieur a estimé qu'il n'y avait pas "soupçons fondés" contre Wolfgang Priklopil qui s'est révélé être le ravisseur de la jeune femme. À l'époque, les enquêteurs s'étaient pourtant rendus à son domicile, dans la banlieue de Vienne, là où était retenue Natascha Kampusch, avant d'abandonner cette piste.
"Ce refus n'est pas inattendu, mais Natascha Kampusch avait espéré que le ministère de l'Intérieur serait prêt au moins à faire un geste symbolique d'indemnisation, au vu des nombreuses négligences et erreurs dans l'enquête", a déclaré l'avocat. Il ajoute que la victime n'intentera pas "de procès qui durerait des années et lui pèserait trop lourd". L'argent récolté aurait servi à Natascha à financer un projet caritatif d'aide aux femmes et aux enfants défavorisés.
Depuis sa fuite en août 2006, qui a conduit son ravisseur à mettre fin à ses jours, Natascha Kampusch s'est beaucoup exprimée dans les médias. En 2010, elle racontait son calvaire à la télévision allemande dans un documentaire. Un livre, intitulé 3096 jours, est sorti il y a quelques mois en France aux éditions JC Lattès. Un film de fiction, racontant son calvaire, est en préparation.
Outre-Atlantique, Jaycee Duggard a vécu un drame similaire. Elle refait surface en août 2009 après avoir été séquestrée pendant 18 ans dans le cabanon d'un couple, Philipp et Nancy Garrido. L'homme lui fera deux enfants, Angel et Starlit, âgées de 13 et 16 ans. En janvier, la jeune femme portait plainte contre l'État de Californie et son administration pénitentiaire, qu'elle accuse de négligence à l'égard de son ravisseur qui était sous contrôle judicaire pendant l'enlèvement. En juillet, l'assemblée de Californie, pour éviter un procès coûteux, lui accorde 20 millions de dollars - presque 16 millions d'euros - de dommages et intérêts.
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