Ils se souviendront longtemps de cette terrible année. Depuis que les douze coups de minuit annonçant 2020 ont retenti, la famille Bedos enchaîne les moments douloureux. Pour Nicolas Bedos, c'est une torture de voir son entourage se décimer peu à peu ou crouler sous le désespoir. Sa maman, Joëlle Bercot, vivrait d'ailleurs très mal ces dernières semaines, elle qui a perdu son époux le 28 mai dernier. "Je ne parle pas de moi, explique-t-il dans les colonnes du journal Le Monde. Je parle des autres, de tous ceux qui souffrent, de ma mère qui a perdu l'homme de sa vie et qui est enfermée dans l'appartement du fantôme de son mari."
En l'espace de quelques jours, Nicolas Bedos a fait ses adieux à ses plus grands piliers. Son parrain, l'homme de lettres Jean-Loup Dabadie d'abord, puis son humoriste de père, Guy Bedos , et finalement Gisèle Halimi, sa marraine de coeur. Le plus difficile dans tout ça, c'est qu'il n'a pas pu profiter de leurs derniers instants, puisqu'il est impossible d'entourer ceux qui s'apprêtent à disparaitre en raison des consignes de sécurité. Lors des différents hommages rendus aux hommes et femmes de sa vie, le cinéaste a pu compter sur l'épaule solide de sa soeur Victoria. Mais même elle commence à flancher, "avec son bébé d'un an dont le papa est patron de bistrot et qui est en train de tout perdre".
A plusieurs reprises, Nicolas Bedos a évoqué toutes les problématiques liées à la pandémie du coronavirus. Ces restrictions curieuses, ces métiers qui meurent, ces libertés qui s'estompent. Sa langue s'est déliée, bien des fois, quitte à se mettre une partie de la population à dos, quitte à devoir se justifier encore et encore. "Quand j'ai commencé à pousser des coups de gueule sur les réseaux sociaux au sujet du Covid, certains ont pensé que je me plaignais de ma situation, se souvient-il, toujours dans Le Monde. Ce n'est pas du tout le cas. Je confine agréablement et en excellente compagnie, je travaille comme une vache." C'est déjà ça...