Coup de tonnerre dans le monde politique. Lundi 1er mars 2020, Nicolas Sarkozy a été condamné à Paris à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite "des écoutes". Depuis l'annonce de sa condamnation, l'ancien chef de l'Etat, qui va faire appel, est soutenu par sa femme et ses proches, ainsi que par une large partie de la classe politique. Mercredi 3 mars, l'ancien président de la République a accordé sa première interview télé pour revenir sur le jugement du tribunal correctionnel.
Interrogé par Gilles Bouleau dans le JT de 20H de TF1, Nicolas Sarkozy a fait part de son sentiment d'injustice : "Je suis habitué à subir ce harcèlement depuis dix ans. Dix ans que des moyens considérables sont mis en oeuvre, des dizaines de magistrats, des dizaines de policiers, des commissions rogatoires dans tous les coins du monde pour absolument trouver quelque chose à me reprocher. Il faudra d'ailleurs qu'un jour ceux qui ont engagé toutes ces actions disent aux contribuables français combien ça a coûté. Donc je suis habitué à ce harcèlement. Je suis venu dire aux Français que je suis un homme qui a toujours assumé ses responsabilités, je ne baisserai pas la tête parce qu'on me reproche des faits que je n'ai pas commis. C'est une injustice, je me battrai jusqu'au bout pour que la vérité triomphe. Je ne le fais pas simplement pour moi. Je le fais parce que ceux qui regardent doivent savoir que ce qui m'arrive pourrait arriver à n'importe lequel d'entre eux".
Pour l'ancien président, le tribunal n'a "rien trouvé parce qu'il n'y a rien à trouver". "On me condamne à trois ans de prison parce qu'on me prête une intention d'avoir voulu rendre service à l'ami d'un ami, tout en reconnaissant que je ne l'ai pas fait. Tout ça, en écoutant 4 500 de mes dernières conversations téléphoniques, en les découpant avec des ciseaux, en les mettant bout à bout, on me condamne (...) Est-ce qu'il est légal et normal d'écouter les conversations d'un avocat et de son client ? Ou d'un médecin et de son patient ? C'est encore un autre sujet".
"Je n'ai jamais parlé de justice politique et je n'en parlerai jamais. Je sais faire la différence entre le comportement de certains et une institution. Je ne tomberai pas dans le piège d'un combat politique contre une institution que je respecte", a-t-il expliqué. "Je me battrai jusqu'au bout pour que la vérité triomphe", a-t-il également assuré.
Interrogé sur ses éventuelles ambitions politiques, Nicolas Sarkozy a assuré qu'il avait "pris bien avant la décision du tribunal, la décision de ne pas me présenter" à la présidentielle de 2022. "Je n'ai pas la volonté de revenir dans la politique, j'ai tourné la page de la politique", a-t-il répété.
Carla Bruni-Sarkozy était présente hier soir pour soutenir son compagnon. Filmé par les journalistes du 20H, on a pu voir le couple arriver main dans la main dans les locaux de TF1. Depuis l'annonce du jugement - mais surtout depuis le début de procès -, la chanteuse de 53 ans soutient avec force son mari, et père de leur fille Giulia Sarkozy (9 ans).