La crise au sein de l'AEF - qui chapeaute France 24, RFI et une partie de TV5 - n'en finit pas de connaître des rebondissements dans une situation complexe censée être gérée par le PDG Alain de Pouzilhac et sa numéro 2 Christine Ockrent.
C'est en raison de ces conditions complexes, que RFI avait réclamé par la voix de son comité d'entreprise (C.E.) [article=70434]une révocation des dirigeants et la désignation d'un administrateur provisoire[/article] pour tenter enfin d'y voir plus clair dans cette guerre des chefs (Pouzilhac et Ockrent ont été décrits comme des "Bonnie & Clyde au bord du divorce") qui perturbe le bon fonctionnement de la chaîne.
Du côté de la direction de RFI, on refusait l'idée d'un administrateur, estimant que la guerre intestine ne portait pas préjudice à RFI et que c'était au président de la République de trouver une solution ([article=67906]ce que même Frédéric Mitterrand n'avait pas réussi à faire...[/article]). La direction demandait donc à la justice de juger la demande du CE comme "irrecevable". D'après Rue89.com, Alain de Pouzilhac confiait alors à ses proches : "J'ai une chance sur deux de me faire lourder". Le tribunal de commerce de Paris a donné raison à la direction et a déclaré irrecevable la demande de l'intersyndicale (FO, SNJ, et CGT... pas la CFDT). Le tribunal a estimé que cette "guerre des chefs" ne paralysait pas RFI dans le sens où Christine Ockrent ne dirige pas la station puisqu'elle entre dans le cahier des charges de Geneviève Goëtzinger (directrice déléguée de RFI). Une déclaration qui abonde dans le sens de l'intersyndicale au sujet du peu de présence d'Ockrent dans les locaux ("[Elle met] les pieds dans la station que quelques heures par mois" pour être payée 320 000 euros net par an, hors frais).
Désavouée majoritairement par ses collaborateurs de France 24 (au profit d'Alain de Pouzilhac), Ockrent n'est plus du tout en odeur de sainteté et le conflit qui l'oppose à Pouzilhac n'arrange pas sa côte de popularité. A cette situation déjà compliquée au sein de l'AEF, il faut ajouter une suspicion d'espionnage industriel (avec la saisine d'un juge d'instruction), des grèves de France 24 et l'inertie du Ministère des Affaires Étrangères (dont dépend pourtant l'AEF). Michèle Alliot-Marie (qui a remplacé à ce poste Bernard Kouchner , le compagnon d'Ockrent) a d'autres chats à fouetter en ce moment, et se moque de RFI ! On dit même qu'elle pourrait être débarquée de son poste ce week-end !
Reste désormais une autre option : attendre le prochain conseil d'administration de l'AEF le 14 mars prochain. Le conseiller de l'Élysée Camille Pascal a déjà reçu le patron de la rédaction de France 24 et lui aurait promis qu'à cette occasion le problème serait réglé.
Pour de bon ?