Depuis le mardi 21 octobre, Oscar Pistorius dort derrière les barreaux. L'athlète sud-africain a été condamné à une peine de cinq ans de prison après avoir été reconnu coupable d'homicide par négligence, ce qui se rapproche le plus des coups mortels en droit français. Une peine qui satisfait aussi bien sa famille que celle de la victime, Reeva Steenkamp.
Si l'oncle d'Oscar Pistorius avait lu un communiqué dès la sortie du tribunal, les parents de Reeva, June et Barry, se sont exprimés ce mercredi 22 octobre sur la chaîne de télé britannique ITV lors de l'émission Good Morning Britain. Et comme ils l'ont martelé tout au long du procès, il ne cherchait pas une quelconque forme de vengeance mais simplement que justice soit rendue pour ce qu'il avait fait, comme l'avait demandé la cousine de Reeva la semaine passée.
"La peine nous convient très bien, a ainsi confié June Steenkamp, le visage blême, serrant fermement le bras de son époux. Il doit payer pour ce qu'il a fait, même si nous ne cherchons pas la vengeance ou quoi que ce soit, ou qu'il souffre de ses handicaps. Mais en même temps, nous sommes satisfaits qu'il réalise maintenant qu'on ne peut pas s'en sortir en faisant de telles choses. (...) On ne peut pas tuer quelqu'un comme ça." Et de répéter qu'elle ne souhaitait pas "une vengeance" : "Nous voulions une punition juste qui tienne compte de ses handicaps."
Même son de cloche chez Barry Steenkamp qui, depuis la mort de sa fille, a connu de graves problèmes de santé. "Seul Oscar sait si cette condamnation est acceptable pour lui. J'ai mon propre ressenti sur toute cette affaire. Mais nous acceptons la décision qu'a rendue la juge", a-t-il déclaré. Et sa femme d'ajouter : "Nous n'avons peut-être pas le sentiment que justice a été faite, mais nous devons simplement accepter que ce la juge a décidé. Tout le monde n'est pas content. Mais... Peut-être que les faits qu'elle avait devant elle n'était pas suffisants. Mais nous devons continuer à vivre."
Quant à Oscar Pistorius, il occupe désormais une cellule individuelle à la prison de Kgosi Mampuru II, dans l'aile médicale, conformément à ce qu'avait promis un membre de l'établissement pénitentiaire cité par le procureur Gerrie Nel, qui affirmait ainsi que l'athlète pouvait purger une peine de prison malgré son handicap, alors que la défense prétendait le contraire. Une prison qui compte plus de 7 000 détenus, parmi lesquels on compte une centaine d'handicapés. Dans l'aile médicalisée, il côtoie huit autres prisonniers handicapés selon un porte-parole de la prison qui s'est confié à la South African Press Association, dont "deux avec des prothèses, deux aveugles et quatre en chaise roulante".
Si les avocats d'Oscar Pistorius ont décidé de ne pas faire appel, le procureur se laisse encore le temps de la réflexion. Il a quatorze jours pour prendre sa décision. Le sportif pourrait toutefois n'effectuer que dix mois de prison, soit un sixième de sa peine, conformément à la loi sud-africaine, si sa première demande de libération lui était accordée.