Le palmarès du 68e Festival de Cannes s'étant achevé le 24 mai par la Palme d'or décernée à Dheepan de Jacques Audiard, l'heure est désormais au bilan. Quelle analyse faire des récompenses remises ? Mais également qui sont les grands absents des choix du jury présidé par les frères Coen ?
Cocorico ?
Le cinéma français sort grandi du Festival de Cannes, avec une Palme d'or et deux prix d'interprétation, pour Vincent Lindon et Emmanuelle Bercot. La cinéaste Agnès Varda a pour sa part reçu un prix d'honneur saluant l'ensemble de sa carrière. François Hollande leur a adressé ses sincères félicitations et Manuel Valls a fait de même. Pour autant, les cocoricos du gouvernement font face à une description, à travers les films français primés, de la France qui souffre, entre chômage et banlieues difficiles, comme le souligne Le Monde. Mais il est indéniable que la vitalité du septième art hexagonal doit être saluée.
Cate Blanchett sur le carreau
Aucun film de cette sélection ne se dégageait clairement pour la Palme d'or, à la différence de précédent cru comme celui de La Vie d'Adèle ou Amour. Certains voyaient Carol de Todd Haynes remporter ce prix, ou alors un prix de mise en scène et, évidemment, d'interprétation. On pourrait être surpris de voir Rooney Mara seule récompensée, laissant sa partenaire Cate Blanchett sur le carreau. À moins que la subtilité de jeu de Rooney ait réussi à surpasser celui de Cate...
L'Italie snobée
S'il y a une grand perdante, c'est forcément l'Italie. Ses trois réalisateurs, Nanni Moretti (Mia Madre), Paolo Sorrentino (Youth) et Matteo Garrone (A Tale of Tales) sont rentrés bredouilles. Si le premier avait été très bien accueilli, il faut dire que les deux autres n'avaient pas fait l'unanimité. La presse italienne est évidemment déçue. Le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini, présent à Cannes, s'est efforcé de la jouer fair play sur Twitter : "Cannes est un grand festival, même quand les Italiens ne gagnent pas." Les présidents du jury, Joel et Ethan Coen ont tout simplement expliqué en conférence de presse : "Nous n'en avons pas parlé, on les a moins appréciés que les autres, voilà le verdict."
Denis Villeneuve et un jury trop parfait ?
Interrogé par Radio Canada, le réalisateur de Sicario, Denis Villeneuve, s'était amusé du fait qu'il connaissait pas mal de gens dans le jury : "Je vous dirais que ce n'est pas à mon avantage que ce soit trop proche, trop incestueux, comme ça, au contraire. Juste le fait que les frères Coen soient à la tête du jury, je me disais : 'c'est pas très bon pour moi, ça. C'est trop proche.'" Puis quand sont arrivés le Canadien Xavier Dolan et Jake Gyllenhaal (qu'il a dirigé deux fois, dans Prisoners et Enemy), le cinéaste s'est dit : "Il ne manquerait plus que ma mère dans le jury." Eh bien finalement, ça ne l'a pas aidé.
Encore raté pour Marion Cotillard
Marion Cotillard est quant à elle l'éternelle perdante de Cannes depuis ces dernières années. L'actrice oscarisée a beau s'être donnée corps et âme pour Lady Macbeth, son personnage ne permettra pas de lui offrir le prix d'interprétation, l'une des rares récompenses qui lui manquent. Un talent qu'elle avait fait précédemment exploser à Cannes dans De rouille et d'os de Jacques Audiard et The Immigrant de James Gray, sans obtenir de prix.
Rendez-vous pour le 69e Festival de Cannes dans un an !
Palmarès de Cannes : La France au sommet, l'Italie snobée et les autres perdants
Publié le 25 mai 2015 à 18:06
Lambert Wilson (palme) (broche Cartier) - Cérémonie de clôture du 68ème Festival International du film de Cannes, le 24 mai 2015. Closing ceremony during the 68th Cannes International Film Festival, on May 24th 2015.24/05/2015 - Cannes© BestImage
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