La reine Paola de Belgique peut reprendre le cours normal de sa vie, et le royaume aussi : un mois après avoir signalé très laconiquement - fidèle à son mode de communication favori concernant les membres de la famille royale - l'annulation de tous les engagements de l'épouse du roi Albert II et indiqué qu'elle était contrainte au "repos total à la suite d'un examen médical", la monarchie belge a enfin révélé la raison derrière cette annonce alarmiste. Ainsi que des nouvelles rassurantes.
Agée de 78 ans, qu'elle a fêtés entre-temps le 11 septembre, Paola de Belgique souffre d'arythmie cardiaque : "Sa Majesté la reine Paola, souffrant de troubles de rythme cardiaque, est actuellement en traitement et sous surveillance afin d'établir la meilleure thérapie adaptée à son cas", a fait savoir le palais vendredi dernier dans un communiqué intitulé "Etat de santé de SM la reine Paola", précisant que "le repos reste prescrit mais [que] son état de santé ne contre-indique plus les déplacements, y compris à l'étranger".
L'annonce lapidaire, le 26 août dernier, d'un problème de santé de la reine Paola suffisamment grave pour la contraindre à renoncer à tous ses engagements avait jeté un froid et suscité l'inquiétude, alors que le couple royal est extrêmement discret depuis l'avènement sur le trône de son fils aîné, le roi Philippe. Absents des célébrations de la Fête nationale le 21 juillet, le roi Albert et son épouse auraient en théorie dû se déplacer à Venise le 1er septembre pour visiter le pavillon belge à l'exposition internationale des Arts visuels, mais la condition de la reine avait eu raison de cette mission. A ce jour, sa dernière apparition officielle a eu lieu le 28 mai 2015 au Parlement européen, à Bruxelles, à l'occasion de sa participation à une table ronde sur l'aide à l'enfance exploitée ou abusée organisée par Missing Children Europe (MCE), dont elle est membre du Comité de Patronage.
La période de repos total de la reine Paola avait suscité une vive inquiétude et fait au passage quelques déçus. Comme la commune lombarde de Grosio, qui devait l'accueillir (et avait même prévu un buste en bronze à son effigie) pour l'inauguration d'un musée dédié à sa marraine la marquise de Visconti Venosta et a dû se contenter, pour le moment, d'une lettre d'excuses dévoilée par les médias du groupe SudPresse : "Des raisons de santé m'imposent de rester à Bruxelles sous observation médicale dans un repos absolu. Je n'abandonne pas l'idée de revenir à Grosio quand la santé et mes engagements me le permettront", y écrivait-elle aux organisateurs (qu'elle avait par ailleurs déjà prévenus de son forfait), ne faisant qu'accroître malgré elle le trouble de ses compatriotes.
Plus grave, le long silence du palais, qui a visiblement choisi de ne pas revoir sa copie malgré l'épisode de la grave pneumonie du prince Laurent, un fiasco en termes (d'absence) de communication, a laissé libre cours à toutes les spéculations : début septembre, un site italien avait ainsi avancé la thèse d'un accident vasculaire cérébral qui serait survenu au cours des vacances italiennes de l'ancien couple royal et se serait soldé par une hospitalisation en secret. Des allégations que, bien entendu, la monarchie belge n'avait pas commentées.