Le 4 janvier, L'Express révélait que près de 100 pages de la biographie d'Ernest Hemingway que vient de signer Patrick Poivre d'Arvor sont plagiées d'un ouvrage américain de Peter Griffin. Le journaliste s'en défend, évoque une erreur de son éditeur, en l'occurrence l'envoi d'une version de travail aux journalistes. Les éditions Arthaud confirment. On attend la publication de l'ouvrage final le 19 janvier, qui sera, forcément, regardé à la loupe !
L'hebdo révèle ce mardi en exclusivité - décidément, L'Express ne lâche rien sur PPDA - que Patrick Poivre d'Arvor va comparaître le 9 février prochain pour le conflit qui l'oppose à Agathe Borne, qui va être examiné par la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris. PPDA n'en serait pas à son premier coup de Trafalgar si l'on en croit les dires de son ex-compagne. L'affaire est compliquée car elle se déploie sur deux plans : d'abord la violation de vie privée puis la contrefaçon, terme juridique pour le plagiat. Ce qui, il faut l'admettre, est moins grave que l'accusation de plagiat de "l'affaire Hemingway".
En 2006 à Roland-Garros, PDDA rencontre Agathe Borne. Leur idylle est passionnelle et dure jusqu'en 2008. À la rentrée 2009, le journaliste écrivain sort Fragments d'une femme perdue, un texte présenté comme un roman mais qui raconte en détail sa relation avec Agathe Borne. Avant leur rupture, le couple avait fait la couverture de l'hebdomadaire Paris-Match et posait, amoureux et radieux, sur les marches du Festival de Cannes en 2008. Agathe Borne attaquera pour violation de vie privée en janvier 2010.
Pour le volet contrefaçon du litige, Agathe Borne accuse PPDA d'avoir repris, mot pour mot, sur des pages et des pages, onze longues lettres d'amour qu'elle lui avait envoyées. Or, le droit est formel : si une lettre appartient bien physiquement à son destinataire, la décision de la publier relève, elle, uniquement de son auteur et nécessite une autorisation signée.
Le procès s'annonce compliqué car le journaliste a des arguments qui pourraient peser lourd. Selon L'Express, l'avocat de PPDA devrait sortir devant le tribunal une attestation signée de Dominique Ambiel, producteur de La Traversée du miroir, son émission. Il certifie qu'Agathe Borne aurait relu les épreuves de Fragments d'une femme perdue. L'Express écrit : "Non seulement la jeune femme n'aurait pas protesté contre d'éventuels emprunts à sa correspondance, mais aurait même souhaité figurer en photo sur la couverture du livre - ce qui ne fut pas le cas)."
Par la voie de son avocat, PPDA ajoute que, à la demande de son ancienne compagne, il aurait renoncé à appeler son personnage "Violette B.", comme "Borne", et qu'il aurait supprimé toute allusion à ses deux enfants.
La jeune femme de 37 ans ne serait pas présente à l'audience. Elle se dit traumatisée par cette affaire et vit désormais à New York avec ses deux enfants.
Le journaliste de L'Express termine par l'évocation de l'affaire Hemingway, réaffirmant que l'hebdo ne croit pas aux justifications de PPDA ou des éditions Arthaud : "Quant à Patrick Poivre d'Arvor, comme on le sait, il récrit en urgence une biographie d'Ernest Hemingway."
Après son éviction de France-Soir, Hemingway et le procès que lui intente Agathe Borne, Patrick Poivre d'Arvor commence 2011 sur les chapeaux de roue.