"À notre grande surprise, nous nous retrouvons aujourd'hui au coeur d'une polémique", lance Philippe Etchebest à 20 Minutes. Il a l'habitude de hausser le ton dans Cauchemar en cuisine ou encore dans Top Chef. Désormais, c'est face à l'administration que le Meilleur Ouvrier de France s'agace. Alors que son restaurant Le Quatrième Mur, situé au sein du Grand Théâtre de Bordeaux, est fermé – confinement oblige –, le chef étoilé espère ouvrir une terrasse provisoire... et c'est loin d'être gagné !
Afin que cette terrasse puisse voir le jour, Philippe Etchebest souhaite lancer des travaux. Un nouveau chantier validé par ma DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) de Nouvelle-Aquitaine le 16 octobre 2020, mais pas par la mairie de Bordeaux qui "n'a reçu aucune demande officielle de la part du restaurant" et a ainsi demandé stopper les travaux. "Peut-ils qu'ils ont eu un échange informel avec je-ne-sais-pas-qui, mais ça ne vaut pas une demande. En principe, l'établissement aurait dû faire deux sollicitations parallèles, l'une auprès de la DRAC, l'autre auprès de la mairie pour la réglementation des établissement recevant du public", explique Stéphane Gormot, conseiller municipal délégué au patrimoine à Sud Ouest.
L'acolyte d'Hélène Darroze, Michel Sarran et Paul Pairet dans Top Chef (M6) se retrouve coincé, les travaux de sa terrasse provisoire ayant été interrompus. Auprès de nos confrères de 20 Minutes, il s'agace de cette décision. "Il est insupportable de se faire insulter au sujet d'un aménagement qui répond à toutes les exigences du patrimoine culturel bordelais et qui serait mis en place pour sauver des emplois dans un contexte économique extrêmement tendu, déplore Philippe Etchebest, qui a aussi été méchamment taclé par Jérémy Moscovici, ex-candidat de Top Chef. Nous essayons de trouver des solutions. Je suis écoeuré de devoir répondre à une poignée d'individus qui, semble-t-il, vivent dans un monde préservé de toutes préoccupations économiques."
Du côté de la mairie de Bordeaux, les esprits s'échauffent également. "C'est une faveur qui est accordée à un chef médiatisé et qui perturbe et enlaidit un bâtiment classé monument historique. Il y a de quoi être abasourdi", estime Michel Duchère, ancien adjoint à l'urbanisme à la mairie de Bordeaux. Et Pierre Hurmic, le maire de la ville, confie "rassurer les défenseurs du patrimoine sur le caractère totalement réversible de cet aménagement, et appelle chacun à l'apaisement dans ce contexte sanitaire si préoccupant".