L'humoriste Pierre Palmade sera jugé pour blessures involontaires pour le grave accident qu'il a provoqué en février 2023 sous l'emprise de stupéfiants en Seine-et-Marne, a annoncé le procureur de Melun lundi. Cela fait suite à la demande du parquet de Melun formulée au mois de mars 2024.
La juge d'instruction a renvoyé l'artiste pour blessures involontaires ayant entraîné des incapacités totales de travail supérieures et inférieures à trois mois, a écrit le procureur dans un communiqué, sans reprendre les réquisitions du parquet en faveur d'un procès pour homicide et blessures involontaires. Pierre Palmade, qui est en état de récidive légale, encourt quatorze ans de prison et 200 000 euros d'amende.
Pour rappel, le 10 février 2023, Pierre Palmade était au volant d'un véhicule sous l'emprise de stupéfiants. Sa voiture, déportée de l'autre côté sans raison, a percuté un autre véhicule dans laquelle trois passagers se trouvaient. Les blessures étaient graves et une femme enceinte a même perdu le bébé qu'elle attendait. Pierre Palmade avait avoué aux enquêteurs avoir consommé de la cocaïne et des drogues de synthèse avant de prendre le volant.
Placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès, Pierre Palmade s'est retiré dans la ville de Bordeaux où il est censé suivre une thérapie pour soigner ses addictions. Mais en octobre 2023, quelques mois seulement après l'accident, il révélait avoir rechuté en pleine lutte contre ses démons : "J'ai voulu y trouver du réconfort, des sourires. Je suis entré... Les gens étaient gentils avec moi, je ne pensais qu'à me changer les idées, je me suis laissé entraîner dans une discothèque gay. Là, reconnu par tout le monde, quelqu'un m'a proposé de la 3MMC. Je n'ai pas su résister. C'est tout sauf de la désinvolture. Je comprends que cela soit perçu comme scandaleux. Cela s'est fait pas à pas. Il y a un bar gay, quelqu'un me sourit, deux verres, une boîte de nuit, quelqu'un s'assoit à côté de moi et me met un paquet dans la poche du pantalon, et voilà, c'est plus fort que moi" avait-il précisé. La date du procès n'est pour l'heure pas encore connue.
Les victimes "déplorent" le renvoi en procès pour "uniquement" blessures involontaires, et non pour homicide involontaire comme l'avait requis le parquet, a annoncé lundi leur avocat, Me Mourad Battikh.
"Les parties civiles que nous représentons déplorent évidemment ce choix, au regard des éléments du dossier (...), mais également au regard de la décence et de l'humanité les plus élémentaires", a écrit Me Battikh dans un communiqué transmis à l'AFP.