Couvert d'opprobre en raison de son implication dans le scandale sexuel Jeffrey Epstein, dans lequel il a achevé de s'engluer en novembre 2019 avec une interview télévisée calamiteuse, et démissionnaire de ses fonctions royales, le prince Andrew ne risque pas d'aller fuir les soucis dans son refuge de Verbier : tout au contraire, le chalet qu'il y a acquis en 2014 lui vaut des poursuites en justice en raison d'un important impayé.
Le quotidien suisse Le Temps a révélé cette semaine que l'ancienne propriétaire du chalet Helora a engagé des poursuites judiciaires à l'encontre du fils de la reine Elizabeth II et son ex-épouse Sarah Ferguson, qui ont - comme nombre d'autres figures de la royauté européenne - de très longue date leurs habitudes dans la station huppée du Valais, pour obtenir le règlement de 8 millions de francs suisses (7,6 millions d'euros), correspondant au solde du montant de la vente additionné des pénalités de retard.
En novembre 2014, le duc et la duchesse d'York, divorcés depuis 1996 mais notoirement toujours colocataires et complices au Royal Lodge à Windsor, avaient fait l'acquisition de ce bien en Suisse pour la somme de 22 millions de francs suisses (21 millions d'euros), avec vraisemblablement un paiement étalé. Au 31 décembre 2019, ils auraient ainsi dû verser un reliquat de 6 millions de francs suisses, comme Le Temps a pu le constater en accédant à l'acte de vente, dont la vendeuse n'a toujours pas vu la couleur. Ce qui n'a pas empêché Fergie d'y passer, précisément, le réveillon du Nouvel An, n'hésitant pas à signaler sa présence à Verbier sur les réseaux sociaux ! La duchesse a d'ailleurs adressé à la propriétaire "des messages promettant que le paiement serait fait", mais ces mots n'ont pas été suivis d'effets, d'où l'action en justice lancée par la demandeuse.
Le quotidien helvétique signale qu'un porte-parole du duc et de la duchesse d'York, sans rien laisser présager de la suite du litige, a confirmé l'existence d'un "différend entre les deux parties" et signalé que "les détails contractuels font l'objet d'un accord de confidentialité". Il faut dire que l'acquisition du chalet cossu, qui dispose de sept chambres à coucher, avait défrayé la chronique à l'époque, le contribuable britannique s'interrogeant à bon droit sur le financement de ce bien très onéreux... Un questionnement qui n'a jamais trouvé de réponse concrète (il avait notamment été question de la vente de Sunninghill Park, leur ancien domicile conjugal offert par la reine pour leur mariage en 1986), mais qui a fait ressurgir le nom de Jeffrey Epstein, milliardaire pédophile avec qui le prince Andrew était lié d'amitié depuis le début des années 2000 et qui avait sorti de l'ornière Sarah Ferguson en épongeant à un certain moment ses dettes à hauteur de quelque 17 000 euros ("une terrible erreur", s'était-elle ensuite flagellée, en 2011, alors que Virginia Roberts, l'une des anciennes esclaves sexuelles du magnat, avait fait le récit scabreux de ses rencontres avec Andrew organisées par Epstein).
De son côté, le Daily Mail rappelle que le chalet, considéré comme un "investissement familial" ("aucun d'entre eux ne possédait de propriété et ils voulaient acheter le chalet pour le léguer à leurs filles", avait commenté une source anonyme, en 2015), avait été divisé en deux pour la vente pour répondre à des contraintes légales, Andrew acquérant techniquement l'étage et Sarah le rez-de-chaussée. Ayant eu vent du litige en cours, le quotidien britannique rapporte que, "curieusement", un ami des York a indiqué que ceux-ci prévoyaient de revendre le chalet et de solder toute dette en souffrance, ce qui aurait été signifié à la propriétaire.
Extrêmement discret depuis son retrait de la vie publique en novembre dernier, le prince Andrew a fait une rare apparition sur les réseaux sociaux en plein confinement, mis en scène en train de préparer des colis alimentaires solidaires en compagnie de Fergie au Royal Lodge.
GJ