C'est une bagarre comme il en éclate parfois à l'intérieur ou à la sortie des boîtes de nuit, pour une provocation ou même sans raison, lorsque les esprits sont échauffés par l'alcool et la fatigue de la fête. Mais lorsque l'incident implique un prince d'une cour européenne et un établissement très prisé de la French Riviera, l'affaire a un certain retentissement...
Le prince Carl Philip de Suède, 33 ans, deuxième dans l'ordre de succession au trône scandinave, a été victime d'une agression gratuite à la sortie du restaurant-club Baoli à Cannes, vers 3h du matin ce week-end, lorsque, dans une cohue, un individu l'a attrapé par la nuque et qu'il a reçu un coup derrière la tête. Un incident révélé par le quotidien suédois Aftonbladet et que Purepeople.com vous relatait en détail dimanche.
L'algarade a eu lieu en présence de la compagne du prince, Sofia Hellqvist, et du groupe d'amis avec qui il venait de passer une soirée tout à fait agréable au sein du restaurant-boîte de nuit apprécié de la jet-set, profitant d'un dîner arrosé de champagne et de rosé dans un espace privé et investissant le dancefloor lors de cette soirée "Crazy Angels" où le dress code était tenue blanche exigée. Le couple était arrivé en début de semaine sur la Côte d'Azur, au terme du séjour de Carl Philip et du prince Daniel aux JO de Londres.
Après avoir diffusé des images de l'agression, tirées d'un film amateur, Aftonbladet a mis en ligne une vidéo de l'échauffourée. Comme décrit précédemment par un témoin de la scène, on y voit un attroupement se former autour du prince à sa sortie du Baoli, et un individu l'attaquer par derrière. On y entend, en outre, distinctement les dialogues, en suédois et en anglais. On y constate, surtout, que Sofia Hellqvist, totalement paniquée, tente d'intervenir au milieu de la cohue pour empêcher que la simple bousculade (on entend des "ne vous battez pas", "allez, on s'en va", "arrêtez" ou encore "lâche-moi" avant que le prince reçoive un coup) vire à la baston. L'ancienne playmate de télé-réalité et de magazines, qui pourrait devenir la prochaine princesse de Suède, supplie le prince Carl Philip de ne pas répliquer et de quitter les lieux : "Non, chéri, pour moi, pour moi !", puis "Viens avec moi, viens avec moi" et encore "chéri, chéri ! Allons-y !", implore-t-elle, inquiète, tout en essayant de le séparer de ses agresseurs et de le retenir, avec l'aide de leurs amis et de vigiles, alors que Carl Philip, enragé, veut se venger.
Finalement, le prince Carl Philip de Suède a recouvré son sang-froid et est parti en direction du port avec ses proches. Le porte-parole du palais royal à Stockholm, Bertil Tennert, a officiellement confirmé l'agression, précisant que le prince avait été pris à parti sans provocation de sa part, et a fait savoir que le frère de la princesse Victoria n'avait pas été blessé, simplement un peu secoué et surpris. Il ne devrait d'ailleurs pas porter plainte, même si la justice française se tient à la disposition de la cour royale de Suède pour l'ouverture éventuelle d'une information judiciaire. Mais pour l'heure, "nous ne pouvons pas ouvrir d'enquête, car nous n'avons pas de témoignage concret et aucune personne impliquée ne nous a contactés, donc il n'y a pas officiellement d'infraction", a expliqué à Aftonbladet Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
La cause de l'altercation reste effectivement mystérieuse, et si Aftonbladet dit avoir recueilli des témoignages évoquant un début de friction à l'intérieur de l'établissement, le maître des lieux, Antoine Lecorche, réfute totalement cette thèse : "Non, j'aurais été au courant. Nous sommes très attentifs à ce qui se passe au Baoli, mais on ne peut pas surveiller ce qui se passe à l'extérieur", a expliqué le directeur, qui a noté que le groupe de Suédois avait semblé passer une excellente soirée et que ses employés n'avait pas respecté d'étiquette particulière, n'ayant tout simplement pas reconnu le prince. M. Lecorche a également confirmé que Sofia Hellqvist était intervenue dans le conflit et avait aidé, "clairement bouleversée" à la suite de l'incident.
A Londres au moment des faits, où ils ont pris aux JO de Londres le relais de leur fils le prince Carl Philip et de leur gendre le prince Daniel, soutenant notamment avec ferveur l'équipe suédoise de handball, le roi Carl XVI Gustaf de Suède et la reine Silvia ont été informés de cet épisode.
Un comportement d'adolescent qui agace
Un épisode qui fait quelques remous dans l'opinion et les médias suédois, à plus d'un titre. D'aucuns constatent avec étonnement que le fils du couple royal n'avait pas de gardes du corps au moment des faits et remarquent que son beau-frère le prince Daniel dispose a contrario d'un service de sécurité, tandis que d'autres, à l'image de Lana Mellin d'Aftonbladet, critiquent la personnalité du prince, qui, à 33 ans, ferait bien de grandir, lui qui aime surtout faire la fête et conduire des voitures de course. Quelques mois après la polémique au sujet de la princesse Madeleine, accusée d'être payée à ne rien faire par le contribuable suédois, la controverse reprend corps avec cet incident de vacances de Carl Philip : "Les gens ordinaires sont obligés de grandir, de recevoir une éducation et de travailler pour la simple et bonne raison qu'ils ont besoin d'un salaire pour vivre", constate l'éditorialiste, considérant que le prince Carl Philip et la princesse Madeleine vivent grassement sur les deniers qui leur sont octroyés pour leur fonction de représentation et estimant qu'ils doivent voir comme un crime contre la tradition royale le fait d'exercer une activité professionnelle. Or, si la princesse Madeleine s'est, aux yeux de Lana Mellin, rachetée en trouvant un but à sa vie, partie s'établir à New York pour travailler au service de la World Childhood Foundation (ONG créée et présidée par... sa mère la reine Silvia, cela étant), Carl Philip ne peut avoir droit à de telles circonstances atténuantes, taxé de se comporter comme un adolescent et de ne faire que ce qui lui plaît, entre photographie, design occasionnel, courses automobiles et fêtes. Du butinage qui a fait son temps : l'altercation qui a eu lieu devant le Baoli, au bout de la Croisette, est pour la journaliste le signe qu'il est temps de devenir adulte.
Aftonbladet s'est d'ailleurs ému que l'histoire, pas franchement glorieuse pour le rayonnement de la monarchie suédoise, ait fait la une dans de nombreux pays, notant même l'écho qui en a été fait sur Purepeople.com.