Rasé de près, ayant tiré un trait sur cette abondante barbe qu'on a pu lui voir à son retour d'Antarctique et encore récemment lors d'une sortie avec sa petite amie Cressida Bonas, le prince Harry retrouvait mardi 21 janvier 2014 à Londres ses acolytes du Walking With the Wounded South Pole Allied Challenge, course caritative au Pôle Sud qui s'est déroulée en décembre. Les retrouvailles, loin des conditions extrêmes de leur trek polaire au profit des blessés de guerre, ont été extrêmement chaleureuses, et ce qui était à l'origine une conférence de presse de retour au pays a viré au déballage d'anecdotes croustillantes.
Quelques jours après l'annonce du changement radical de carrière du fils cadet du prince Charles, qui renonce à piloter son hélicoptère Apache pour prendre incessamment un job dans les bureaux de l'état-major de l'armée à Londres, l'intéressé est apparu avec sa décontraction naturelle et son sweat polaire aux couleurs de l'initiative pour discuter de son déroulement. Le 13 décembre 2013, le prince Harry et le Team Glenfiddich, l'équipe britannique qu'il formait avec notamment quatre blessés de guerre, atteignaient le Pôle Sud au terme d'un périple des plus ardus par -35°C en moyenne et en affrontant des vents terribles. Après avoir dû retarder le départ, les organisateurs avaient même été contraints, en raison des conditions météo trop difficiles, d'écourter l'épreuve, finalement disputée sur 200 km au lieu des 335 initialement prévus. Dans les rangs des équipes adverses, représentant pour l'une les Etats-Unis (Team Noom Coach), et pour l'autre le Commonwealth (Team Soldier On), figuraient respectivement deux stars hollywoodiennes jouant le rôle de parrain, comme Harry : Alexander Skarsgard, star de la série True Blood, que l'aventure a particulièrement marqué comme en témoignait son touchant message au moment de l'arrivée, et Dominic West, vedette d'une autre série phare, The Wire, arrêtée en 2008.
Champagne servi dans des prothèses et blagues douteuses, Dirty Harry au sommet de son art !
Présent lors de la conférence de presse londonienne au Mandarin Oriental dans Knightsbridge, ce dernier, barbe en bataille et peau usée comme si le trek venait de s'achever, a décrit le prince Harry comme un "mec incroyablement sympa", "totalement investi dans l'équipe" et ayant un don pour sortir des "blagues hard à vous tirer des larmes". Surtout, Dominic West conserve un souvenir particulièrement ému des... latrines que le petit-fils de la reine Elizabeth II avait un don pour installer : "Il arrivait souvent au point de rencontre avant le reste de son équipe et construisait ces latrines absolument somptueuses, crénelées, avec des remparts et des porte-rouleau de papier toilettes. Ça a dû lui prendre au moins 40 minutes, c'était tout simplement fabuleux. Je m'asseyais souvent sur les WC en pensant "c'est une chasse d'eau royale à tous points de vue" !" Alexander Skarsgard aussi, lui qui a posté une photo le montrant nu, assis sur le trône au beau milieu de la banquise, devrait pouvoir en témoigner, mais il n'était pas présent à Londres pour confirmer. Plus sérieusement, Dominic West mentionne aussi comment Harry, "un type super", l'a énormément aidé au tout début alors qu'il peinait avec ses skis.
Altruiste et totalement dévoué à la cause des militaires (vétérans, blessés de guerre, famille de blessés et de disparus), mais aussi déconneur invétéré, le prince Harry aura donc honoré sa réputation à tous les égards. L'ambiance une fois le trek accompli en atteste, comme le prouvent à nouveau les confidences de Dominic West : "Deux des Australiens se sont foutus à poil et se sont mis à courir autour du pôle, mais la plupart d'entre nous, y compris Harry, nous sommes contentés de prendre une cuite de 48 heures avec les chauffeurs de camion islandais qui avait apporté un breuvage létal bien de chez eux. On a tous bu du champagne dans les prothèses de jambe préférées de Duncan Slater (un soldat britannique amputé des deux jambes après avoir été blessé en Afghanistan en 2009). Et Harry nous a sorti quelques blagues hard à vous tirer des larmes, plutôt choquantes pour quelqu'un qui, comme moi, n'est pas militaire !"
Ce qui se passe en Antarctique ne reste pas en Antarctique... Mais avec Harry, même quand ça se passe à Vegas, ça se sait.