Si Naomi Watts prétend avoir obtenu de Lady Diana elle-même, via une conversation spirituelle, la permission de jouer son rôle dans le biopic décrié consacré de son histoire d'amour avec Hasnat Khan après son divorce avec le prince Charles, les princes William et Harry, que l'actrice dit pourtant ne pas vouloir contrarier, entretiennent fort heureusement un rapport beaucoup plus concret à la mémoire de leur mère.
Les deux frères ont hérité de la passion immense de Diana pour l'Afrique, en faveur de laquelle ils multiplient autant qu'ils le peuvent les actions de bienfaisance, depuis plusieurs années, engagement qu'illustre au plus haut point l'association Sentebale au profit des orphelins du Lesotho qu'a créée en 2007 le prince Harry. Et l'Afrique est même totalement dans l'actualité de leur rentrée : le 12 septembre, le prince William, avec son épouse Kate Middleton (dont ce sera le grand retour après la naissance du prince George), sera l'invité d'honneur de la première cérémonie de remise de prix du Tusk Trust, ONG en faveur de la préservation de la vie sauvage en Afrique dont il est le parrain ; et trois jours plus tard, on découvrira une interview du prince largement consacrée à la fois à cet engagement, et à son fils le prince George.
Le prince Harry, quant à lui, rentre tout juste d'un déplacement en Angola, où il est allé, 16 ans après Diana, s'enquérir du travail de déminage réalisé par l'association britannique HALO - une autre cause si emblématique de Lady Di qu'il a faite sienne. Et tandis que la mort de la princesse Diana, survenue le 31 août 1997, dans le tunnel du pont de l'Alma à Paris, est remise en question par de "nouvelles informations" relançant la théorie de l'assassinat, les commentaires du prince Harry sur son séjour en Angola font grand bruit : "Il est irrité que les pays qui ont fourni ces mines n'aient apporté aucun soutien financier pour s'en débarrasser, 25 ans plus tard", a déclaré à ce propos Guy Willoughby, président de HALO. D'où la décision du jeune homme de parrainer l'appel lancé à l'occasin de son 25e anniversaire par l'ONG que sa mère avait mis sous le feu des projecteurs quelques mois avant de disparaître.
Comme la rapporte l'AFP, le prince Harry, âgée de 28 ans et officier dans la RAF où il évolue comme pilote d'hélicoptère Apache, a inspecté les champs de mines qui restent en Angola après 27 ans de guerre civile, de 1975 à 2002, et visité la ville de Cuito Cuanavale (sud), sans doute la ville la plus minée d'Afrique.
"Irrité" par la lenteur des opérations de déminage, le prince Harry doit pourtant savoir que tous ces efforts ne sont pas vains : "Les champs de mines que sa mère a visités sont tous devenus maintenant des magasins et des routes, et même il y a une agence immobilière sur l'un d'entre eux, a remarqué M. Willoughby, en écho aux 21 300 mines anti-personnel et anti-char désamorcées par HALO en Angola. Avec le soutien du prince Harry, de l'Angola et de la communauté internationale, HALO va continuer à travailler pour que l'Angola soit débarrassée de ses mines, pour le bénéfice du peuple angolais."
En janvier 1997, les images de Lady Diana arpentant un champ de mines angolais vêtue d'un casque balistique avaient fait le tour du monde, provoquant l'ire de certains détracteurs l'accusant de s'immiscer dans les affaires politiques. Quelques mois plus tard et quelques semaines avant de trouver la mort, elle intervenait lors d'une conférence, en juin 1997, de la Royal Geographic Society sur les champs de mines, juste avant de se rendre à Washington pour soutenir la campagne de déminage de la Croix Rouge américaine. En août, elle se déplaçait en Bosnie-Herzégovine à la rencontre de survivants des champs de mines. Sa dernière "mission" de terrain. Le 31 août, elle décède, sans avoir le temps de voir ratifié en 1998 le traité d'Ottawa interdisant l'utilisation des mines anti-personnel. En 2007, lors d'un événement à Wembley, Harry faisait la connaissance d'une femme angolaise - et de sa petite fille de 3 ans - que Diana avait rencontrée lors de son voyage dix ans plus tôt.