Après l'affaire de la villa Clémentine, l'affaire de la villa Sofia. L'une avait le malheur d'être un peu trop richement aménagée, et, surtout, aux frais de la Marine nationale, l'autre a celui de manquer cruellement d'attention.
Cela faisait sans doute trop longtemps que le prince Laurent de Belgique, après une année 2011 largement passée au pilori en raison de son voyage polémique au Congo, n'avait pas alimenté les gazettes de ses frasques, et c'est en mer Tyrrhénienne qu'un envoyé spécial de l'agence belge Sudpresse est allé chercher sa dernière casserole en date.
Le reporter est allée "visiter" la villa Sofia que le fils à problèmes du roi Albert II possède depuis dix ans sur l'île de Panarea, joyau volcanique de la province de Messine, au large des côtes de la Sicile. Sur place, dans ce lieu d'exception évidemment dédié au tourisme de luxe, il a découvert... "un infâme taudis", un vrai "dépotoir", photos accablantes pour preuves. La propriété, dont on devine qu'elle fut un doux havre de quiétude et dont on admire la vue imprenable sur le Stromboli, est en effet à l'abandon, dans un état de délabrement affligeant, à l'intérieur comme à l'extérieur. Ce qui met en émoi un de ses voisins, qui déclare : "Quelle tristesse. La Casa Sofia tombe en ruine. Qu'il la rénove ou qu'il la vende."
Dommage qu'au lieu de séjours problématiques en Libye ou au Congo, le prince Laurent n'ait pas choisi de passer un peu plus de temps à Panarea, avec sa femme la prince Claire et leurs trois enfants...
Relativement populaire auprès du public en raison de sa bonhommie naturelle, son côté rebelle et atypique pour un prince, et ses engagements de bienfaisance (notamment pour les droits des animaux), le prince Laurent, qui accumule les bourdes et les infractions au point qu'il aurait été parfait dans une comédie belge, devrait veiller à ne pas alourdir son passif en matière d'immobilier : l'affaire de la Villa Clémentine, popriété de la Donation royale construite en 1993 et qui est sa résidence personnelle à Tervuren, est encore bien dans les mémoires (en 2006, une enquête sur des faits de corruption dans l'armée belge révélait que la résidence avait été aménagée en partie avec des fonds détournés de la Marine, provoquant un immense scandale autour du prince, premier membre de la famille royale à témoigner lors d'un procès, et poussant le roi à rembourser en personne 185 000 euros). Le mieux serait de faire comme le prince héritier Willem-Alexander des Pays-Bas, qui s'est débarrassé en début d'année d'une possession polémique au Mozambique pour acquérir un autre nid douillet.