Bizarrement, non, tout n'avait pas été exhumé lors des fouilles copieuses pratiquées à l'occasion du mariage du prince William et de Kate Middleton, le 29 avril 2011 à Londres. Si le cousinage (au... 12e degré) du duc et de la duchesse de Cambridge n'avait pas manqué d'être relevé au cours des investigations généalogiques, les recherches n'avaient pas encore été poussées jusqu'en... Inde.
Or, des tests ADN viennent de prouver que le futur roi d'Angleterre a des racines indiennes, du côté de sa regrettée mère Lady Diana : concrètement, l'arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère des princes William et Harry, Eliza Kewark, était à moitié indienne. Eliza Kewark a eu trois enfants avec Theodore Forbes, arrivé en Inde en tant qu'employé de la Compagnie des Indes orientales. Parmi leur progéniture, Katherine, dite Kitty, envoyée vivre en Angleterre dès ses 6 ans, s'établit dans la bonne société écossaise et fit un beau mariage avec James Crombie, union dont fut issue une fratrie de huit. Sur les huit, Jane Crombie épousa un certain David Littlejohn ; ensemble, ils eurent (nous sommes alors en 1879) une petite Ruth Littlejohn, qui plus tard se mariera à son tour et aura avec son époux le Colonel William Smith Gill une petite fille, Ruth Sylvia Gill, qui deviendra baronnesse Fermoy par son mariage et décédera en 1993. On commence à se rapprocher de l'ère contemporaine, mais aussi de la famille royale, puisque la baronne, grand-mère de Diana Spencer, occupa un poste auprès de la reine mère et fut faite en 1966 Dame Commandeur dans l'ordre royal de Victoria. Le baron et la baronne engendrèrent notamment Frances Burke Roche, épouse du 8e comte Spencer et mère de Lady Di...
Une histoire de famille... Mais si le prince William deviendra un jour prochain le premier souverain britannique ayant une ascendance indienne, il sera aussi le dernier, le lien ne se transmettant que par la mère, s'agissant d'ADN mitochondrial. En revanche, les médias anglais considèrent que cette révélation devrait pousser le fils du prince Charles à organiser sa toute première visite officielle en Inde, un pays où ses parents s'étaient déplacés en 1992.
La découverte est l'oeuvre de chercheurs écossais qui ont pratiqué des tests salivaires sur des descendants d'Eliza Kewark chez qui ils avaient décelé un rare brin d'ADN mitochondrial, retrouvé sur 14 sujets, tous d'Inde (à l'exception d'un Nepalais d'origine). L'expert génétique Jim Wilson, de l'Université d'Edimbourg, qui a mené l'étude avec un groupe nommé BritainsDNA, s'est montré catégorique sur l'ascendance de William et Harry, qualifiant le lien d'inaliénable, mais aussi sur leur incapacité à le transmettre à leurs propres enfants.
L'identité des lointains parents des princes William et Harry ayant été testés n'a pas été divulguée, mais Mary Roach, tante maternelle de Lady Di, a spontanément réagi auprès du Times : "J'ai toujours considéré que j'étais à moitié arménienne, alors je suis ravie d'avoir également des racines indiennes."En corollaire, l'histoire personnelle de l'aïeule Eliza Kewark a de quoi intéresser également : troisième fils d'un propriétaire terrien écossais, Theodore Forbes aurait quitter le pays pour fonder sa propre carrière et faire fortune en Inde, un eldorado pour jeunes Britanniques ambitieux. Arrivé à Bombay, il embauche Eliza comme gouvernante, et lui fait trois enfants. Dont Katherine, envoyée en Angleterre dès le plus jeune âge. Dans une correspondance retrouvée au cours des recherches, il apparaît qu'Eliza Kewark implore son époux de lui permettre de revoir ses enfants. Tout laisse à penser que le Britannique avait abandonné sa femme, peut-être en raison de ses origines, la désignant effectivement comme "gouvernante" et la qualifiant de "prétendue mère" dans son testament, découvert après son décès en 1820 à bord d'un navire qui le ramenait en Grande-Bretagne.