Pour la Fashion Week, la princesse Victoria, contrairement à Charlene de Monaco - venue juste à temps pour Vuitton et Nicolas Ghesquière -, est arrivée trop tard. Mais c'est un tout autre spectacle qui attirait jeudi 6 mars 2014 l'héritière du trône de Suède en France : en visite à Paris avec son époux le prince Daniel, la fille aînée du roi Carl XVI Gustaf venait découvrir en avant-première l'exposition événement Carl Larsson, l'imagier de la Suède, présentée au Petit Palais du 7 mars au 7 juin 2014.
48 heures après l'annonce du désistement de la princesse Victoria de Suède de sa visite à Sotchi prévue pour les Jeux paralympiques, décidée avec le ministère des Affaires étrangères en réaction à la gestion russe de la crise ukrainienne (et qui fait écho à la défection des ministres britanniques ainsi que du prince Edward), la future reine nordique affichait un sourire sans ombre à l'heure de célébrer l'un des artistes les plus renommés que la Suède ait portés. Pour la première fois, la France, par l'entremise du Petit Palais et grâce à la collaboration précieuse du Musée national de Stockholm et du Musée de Sundborn dédié à l'enfant du pays, met à l'honneur Carl Larsson (1853 - 1919).
A travers l'exposition d'une centaines d'oeuvres regroupant aquarelles, peintures, estampes et meubles, le visiteur vivra une immersion saisissante dans le monde éminemment pittoresque du peintre Carl Larsson, témoignage unique d'un authentique "art de vivre à la suédoise". Car, ainsi que le signale la notice de l'exposition dont il fait l'objet au musée parisien des beaux-arts, Larsson, réputé pour ses talents d'illustrateur et pour ses décors monumentaux (notamment celui de l'escalier central du Nationalmuseum de Stockholm), a légué à la postérité une vision inédite et intime des scènes de la vie domestique, dépeignant "sa vie de famille dans l'univers coloré de sa maison du village de Sundborn, dans la campagne suédoise". "L'album "Notre maison" et les suivants qui connurent une grande diffusion, ont inspiré les jeunes couples sur le point de fonder un foyer. Ils firent de lui le porte-étendard d'une nation fière de son confort domestique et de ses valeurs humanistes. Ces aquarelles continuent d'ailleurs d'influencer aujourd'hui en Suède les différentes tendances en matière de décoration intérieure. Mais le caractère fascinant de ces images repose également sur une science du cadrage moderne qui distingue sa production de celle de ses contemporains et suiveurs", souligne le commissaire de l'exposition au sujet de cet imagier sans pareil, qui avait vécu en France quelques années à ses débuts. A noter que, en marge de l'exposition, un cycle de trois jours de travail à l'aquarelle est proposé au public les 27, 28 et 29 mars.
Quelques heures avant de se plonger, à partir de 16 heures, dans les charmes de la vie d'antan tels que vus et immortalisés par Carl Larsson, le couple princier, séparé le temps d'une journée de son adorable fille Estelle, avait profité de sa venue à Paris pour découvrir en fin de matinée les fastes de l'Opéra Garnier, à l'occasion d'une petite visite guidée.
A noter que, lors de cette escapade parisienne baignée de soleil, la princesse Victoria de Suède avait habilement dissimulé, autant que possible, l'imposante attelle qu'elle porte au pied gauche depuis son accident aux sports d'hiver en janvier. Un accessoire tenace qui, jusqu'à présent, ne l'a pas empêchée de tenir son rang en toutes circonstances officielles, pas plus que pour aller applaudir, le week-end dernier, le prince suédois de la house music, Avicii.