Pour Vuitton, la princesse Charlene de Monaco est toujours prête pour une escapade parisienne. Un an et demi après avoir accompagné les débuts de la boutique de haute joaillerie de la griffe place Vendôme, offrant ses bons voeux à Lorenz Bäumer, et six mois après avoir applaudi les beaux adieux du New-Yorkais Marc Jacobs à la maison française lors de la précédente Fashion Week parisienne, l'épouse du prince Albert II faisait son retour dans la Ville lumière mercredi 4 mars 2014, spécialement pour les premiers pas de son successeur, Nicolas Ghesquière. L'apothéose attendue du rendez-vous de la mode à Paris. "C'est un matin neuf. Un matin important", annonçait d'ailleurs à ses invités prestigieux le héros du jour dans une lettre simplement signée de son prénom.
Revenue des Antilles et de ses vacances à Saint-Barthélemy, la princesse Charlene, apparue dans un manteau noir ceinturé, affichait une mine superbe, enluminée par la blondeur de ses cheveux relevés en une banane et par un maquillage clair qui n'éclipsait pas pour autant le léger hâle glané dans les Caraïbes. Habituée également aux univers de Dior, Akris ou encore Giorgio Armani, l'altesse de 36 ans affichait un sourire radieux et serein, qui semblait en dire long sur le peu de cas à accorder à la polémique ayant précédé son retour sous les projecteurs : les images de sa proximité et sa joie de vivre auprès d'un homme autre que le prince Albert lors de son séjour à Saint-Barthélemy a fait en février les choux gras d'une certaine presse, prompte à crier au scandale. L'homme en question était le révérend Nicoll, qui officie de longue date sur place, et le déjeuner avait lieu avec des membres de sa congrégation, à l'initiative de Charlene...
Au dernier jour de la semaine de la mode dédiée aux collections automne-hiver 2014-2015, Louis Vuitton et Nicolas Ghesquière ont vraiment reçu, dans la Cour carrée du Louvre, la caution glamour de la principauté de Monaco : outre la princesse Charlene, qui a pris place au premier rang auprès d'une Adele Exarchopoulos ravissante, Pauline Ducruet, nièce du prince Albert II arrivée de son côté, ajoutait un jalon de plus à son parcours dans la modosphère. Et un look de plus, aussi. À l'approche de ses 20 ans, la fille aînée de la princesse Stéphanie de Monaco, qui achève sa deuxième année d'études dans une école de mode de la capitale, teste différents styles au gré de ses apparitions, de plus en plus fréquentes. En effet, si elle s'était contentée en janvier, lors de la Fashion Week haute couture, du défilé du créateur indonésien Didit Hediprasetyo, elle était particulièrement assidue lors de la Fashion Week prêt-à-porter : avant mercredi, on l'avait vue aux présentations Alexis Mabille, Barbara Bui et Valentino, dévoilant au passage un nouveau tatouage. Et avec son look de "dame en noir", portant un long manteau et un borsalino avec des détails de cuir, l'atout charme montant du Rocher avait mis dans le mille...
Dans la tente dressée dans la Cour carrée du Louvre, la nouvelle femme Vuitton a exposé dans des tons vraiment hivernaux (noir, beige, marron) sa silhouette très marquée à la taille, soulignée par les cuirs, les coupes courtes des robes et des jupes, avec un zeste d'impertinence. "Authenticité et innovation", "volonté d'intemporalité" étaient les maîtres-mots de Nicolas Ghesquière, et le postulat s'est traduit dans les faits. Comme un clin d'oeil savant et habile au coeur de métier initial de Vuitton dans l'univers de la maroquinerie, l'ancien maestro de Balenciaga a justifié son recours particulier au cuir et sa culture assumée du mélange : "J'ai commencé à mettre des pièces de cuir sur les habits. (...) J'ai utilisé le savoir-faire de la maison. (...) Je pense que le résultat se situe entre les objets en cuir et le prêt-à-porter", a-t-il analysé après le défilé. Une audace et un nouveau départ pour Vuitton qui ont piqué la curiosité de célébrités telles que Catherine Deneuve, égérie Vuitton, et sa fille Chiara Mastroianni, Charlotte Gainsbourg ou encore Kate Mara.