Ils sont, involontairement, au coeur de l'affaire de la petite Maëlys : le couple qui célébrait son mariage le soir de la disparition de la petite fille a été appelé à la barre ce 8 février après déjà plus d'une semaine de procès. Ceux-ci, militaire pour lui et cadre pour elle, ont immédiatement crié leur colère d'avoir "fait rentrer le loup dans la bergerie", ce soir du 26 août 2017.
Pour autant, tous deux ont répété ne pas avoir pris conscience à l'époque de la "noirceur" de l'accusé. Petit retour en arrière : quelques semaines avant son mariage, le marié est contacté par Nordahl Lelandais, un ancien ami qu'il a perdu de vue mais connait depuis plus de 20 ans. Il finit par "l'inviter au vin d'honneur, comme [il] l'aurait fait pour n'importe quel ami perdu de vue".
A ce moment-là, il ne se doute absolument pas de ce qui va arriver, il explique même ne ressentir "aucune crainte". Mais lorsque la soirée avance et que les invités l'alertent sur la disparition de Maëlys, fille d'une de ses cousines Jennifer, il explique qu'il s'est mis à douter, voyant Nordahl Lelandais partir avec ses chiens sans aider aux recherches.
Sa femme, quant à elle, n'y croit pas tout de suite. Au moment où tous cherchent la fillette dans tous les recoins, la mariée croise l'accusé en entrant dans la salle. Elle lui demande, naturellement s'il a vu Maëlys. "Je me souviens très bien de ses mots, il m'a dit : 'Mais c'est quelle gamine ?' avec un ton naturel qui n'a éveillé aucun soupçon chez moi" se souvient-elle. Son mari, interloqué par le nettoyage de la voiture le lendemain, finira par la convaincre d'en parler à l'enquêteur.
"Cet été-là, on souhaitait juste partager notre bonheur avec notre famille", conclut la jeune femme qui n'a aucun doute sur le fait que l'accusé soit "dangereux et ne doive pas revenir dans la société". Les deux époux se sont dit "bouleversés" et "en colère" d'avoir fait "entrer le loup dans la bergerie". Nordahl Lelandais, également mis en examen pour l'agression sexuelle de deux petites cousines, a reconnu pour la première fois des penchants pédophiles.
Cependant, il continue de nier avoir violé la petite Maëlys, qu'il dit avoir tuée par accident. Condamné à 20 ans de prison pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, il devrait cette fois voir son jugement prononcé aux alentours du 18 février.