Prometheus continue de semer des indices, récoltés avec précision par une horde d'amateurs de science-fiction particulièrement excités à l'idée de découvrir ce crypto-prequel entouré d'un beau mystère.
Car l'histoire est bien connue. Lancée comme un prequel du culte Alien (1979) avec le retour de Ridley Scott derrière la caméra, le projet s'est lentement détaché de l'héritage de la célèbre série pour créer son propre univers. Les terribles xénomorphes ne devraient donc pas apparaître dans l'aventure de cette équipage envoyé sur une lointaine planète pour découvrir nos origines, même si le réalisateur précise que l'ADN d'Alien reviendra dans la conclusion du film.
L'enjeu de la campagne marketing de Prometheus n'en est que plus complexe. Loin d'être porté par le phénomène Batman comme The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, soucieux de se démarquer de l'héritage de la série Alien, le blockbuster bloque absolument toutes les sources pour conserver le mystère autour du véritable scénario.
Promotion oblige, le studio use alors du marketing viral pour alimenter le buzz. Aperçue il y a quelques semaines, la publicité de l'androïde David permet maintenant de mesurer l'étrangeté deMichael Fassbender, particulièrement saisissant dans les quinze minutes projetées en avant-première à Paris il y a une dizaine de jours.
Le discours est attendu : David est créé pour assister l'être humain, mais l'inquiétante humanité du personnage est troublante. Quelque part entre l'idéaliste Elizabeth Shaw (Noomi Rapace) et l'ennemie Meredith Vickers (Charlize Theron), l'androïde pourrait bien accélérer la perte des héros de Prometheus en allant voler le "feu" sacré aux aliens pour comprendre ce qu'est l'âme - la seule chose qu'il ne possède pas.
Révélé il y a quelques années dans Hunger (2008) de Steve McQueen, Michael Fassbender incarne le troisième robot de la série Alien après Ian Holm, Lance Henriksen et Winona Ryder.
Prometheus sort le 30 mai.
Geoffrey Crété