Jean-Pierre Marielle et sa femme Agathe© Abaca
La suite après la publicité
Avec la sortie prochaine du livre qu'il a écrit, Le Grand N'importe Quoi, Jean-Pierre Marielle en profite pour parler de tout et pas n'importe comment. Le comédien de 78 ans se penche sur sa vie avec cet humour qui le caractérise mais aussi une grande émotion. Le Nouvel Observateur dévoile les bonnes feuilles de cet abécédaire délicieux qui regorge d'anecdotes et de réflexions toujours réjouissantes. Extraits.
Bon vivant, Jean-Pierre Marielle aime rire et s'amuser. Il vante ses amitiés, notamment celle avec Jean-Paul Belmondo, qui date depuis le Conservatoire et à qui il est d'ailleurs venu rendre visite au sein du musée Paul Belmondo. Il se souvient aussi d'un épisode croustillant sur le tournage de Coup de torchon de Bertrand Tavernier (1981) avec Eddy Mitchell : "Nous nous en collâmes une assez sévère, jusqu'à casser toutes les ampoules du restaurant. Pourquoi les ampoules ? Je n'en ai pas la moindre idée. Isabelle Huppert eut la gentillesse de me reconduire à ma chambre, que je chercherais encore sans son assistance, et de me mettre au lit, quand j'aurais sans doute dormi dans un marigot hébergeant des crocodiles."
Plaisantin qui aime les lumières de la fête, Jean-Pierre Marielle s'est aussi retrouvé dans la peau de surveillant à la solde de... Ionesco ! "Je jouais une de ses pièces, Victime du devoir, au théâtre de la Huchette, en 1956. Il se pochtronnait quotidiennement au bistrot d'en face et m'avait mandaté pour faire le guet et l'avertir de filer avant que sa femme ne le surprenne. Au début, c'était tout de même gratifiant au service de Ionesco, mais être planté à la porte d'un troquet sans pouvoir y entrer est devenu très vite franchement emmerdant."
Parmi ces grandes amitiés qui le caractérisent, on peut citer également celle qu'il a nouée avec Jean Rochefort : "Elève à l'école dramatique de la rue Blanche, je jouais Néron. A la fin de la représentation, un sergent de l'armée de l'air me félicite. [...] C'était Jean Rochefort. Quelques mois plus tard, je campais dans le jardin de sa maison bretonne. Effrayé par le paysage, un décor de film fantastique, où semblait se tapir partout des créatures monstrueuses ou des tueurs aux méthodes raffinées, je planquais un poignard sous mon oreiller, ce qui me permettait de dormir quelques heures. Assurément les vacances les moins reposantes de mon existence."
Ce Grand Duc, époux depuis 2003 de la charmante Agathe Natanson, a une carrière formidable qui se poursuit encore et toujours avec le même bonheur. Récemment, il était parfait dans Pièce Montée, comédie sur le mariage où il incarne un prêtre amoureux de Danielle Darrieux ! Pour France 2, il joue dans le téléfilm Mon oncle Sosthène, dans le cadre de la collection Maupassant. Malgré ce talent, cette notoriété et cette prestance, Marielle n'a pas la grosse tête : "J'ai une tête de rien. Au fond, c'est peut-être le mieux pour être comédien, avoir une tête de rien pour tout jouer."
Le Grand N'importe Quoi de Jean-Pierre Marielle, avec Baptiste Piégay, Calmann-Lévy, 138 p., 17 euros, dans les librairies dès le 21 septembre.
Retrouvez l'intégralité des bonnes feuilles dans Le Nouvel Obs du 16 au 22 septembre.
Bon vivant, Jean-Pierre Marielle aime rire et s'amuser. Il vante ses amitiés, notamment celle avec Jean-Paul Belmondo, qui date depuis le Conservatoire et à qui il est d'ailleurs venu rendre visite au sein du musée Paul Belmondo. Il se souvient aussi d'un épisode croustillant sur le tournage de Coup de torchon de Bertrand Tavernier (1981) avec Eddy Mitchell : "Nous nous en collâmes une assez sévère, jusqu'à casser toutes les ampoules du restaurant. Pourquoi les ampoules ? Je n'en ai pas la moindre idée. Isabelle Huppert eut la gentillesse de me reconduire à ma chambre, que je chercherais encore sans son assistance, et de me mettre au lit, quand j'aurais sans doute dormi dans un marigot hébergeant des crocodiles."
Plaisantin qui aime les lumières de la fête, Jean-Pierre Marielle s'est aussi retrouvé dans la peau de surveillant à la solde de... Ionesco ! "Je jouais une de ses pièces, Victime du devoir, au théâtre de la Huchette, en 1956. Il se pochtronnait quotidiennement au bistrot d'en face et m'avait mandaté pour faire le guet et l'avertir de filer avant que sa femme ne le surprenne. Au début, c'était tout de même gratifiant au service de Ionesco, mais être planté à la porte d'un troquet sans pouvoir y entrer est devenu très vite franchement emmerdant."
Parmi ces grandes amitiés qui le caractérisent, on peut citer également celle qu'il a nouée avec Jean Rochefort : "Elève à l'école dramatique de la rue Blanche, je jouais Néron. A la fin de la représentation, un sergent de l'armée de l'air me félicite. [...] C'était Jean Rochefort. Quelques mois plus tard, je campais dans le jardin de sa maison bretonne. Effrayé par le paysage, un décor de film fantastique, où semblait se tapir partout des créatures monstrueuses ou des tueurs aux méthodes raffinées, je planquais un poignard sous mon oreiller, ce qui me permettait de dormir quelques heures. Assurément les vacances les moins reposantes de mon existence."
Ce Grand Duc, époux depuis 2003 de la charmante Agathe Natanson, a une carrière formidable qui se poursuit encore et toujours avec le même bonheur. Récemment, il était parfait dans Pièce Montée, comédie sur le mariage où il incarne un prêtre amoureux de Danielle Darrieux ! Pour France 2, il joue dans le téléfilm Mon oncle Sosthène, dans le cadre de la collection Maupassant. Malgré ce talent, cette notoriété et cette prestance, Marielle n'a pas la grosse tête : "J'ai une tête de rien. Au fond, c'est peut-être le mieux pour être comédien, avoir une tête de rien pour tout jouer."
Le Grand N'importe Quoi de Jean-Pierre Marielle, avec Baptiste Piégay, Calmann-Lévy, 138 p., 17 euros, dans les librairies dès le 21 septembre.
Retrouvez l'intégralité des bonnes feuilles dans Le Nouvel Obs du 16 au 22 septembre.