Il fait partie de ceux qui étaient visés par le grand public pour ne pas avoir encore parlé, témoigné ou pris position. C'est chose faite pour Quentin Tarantino, l'un des proches d'Harvey Weinstein, lequel produisait et distribuait ses films, de Pulp Fiction aux 8 Salopards, en passant par Inglourious Basterds.
Le cinéaste l'a fait par l'intermédiaire d'Amber Tamblyn, une actrice qu'il avait dirigée dans Django Unchained – et qui avait confié il y a quelques semaines avoir été victime d'une agression sexuelle. "Cette dernière semaine, j'ai été abasourdi et j'ai eu le coeur brisé par les révélations faites sur mon ami de vingt-cinq ans, Harvey Weinstein. J'ai besoin de quelque jours de plus pour gérer ma peine, mes émotions, ma colère et mes souvenirs, et ensuite, je prendrai publiquement la parole", écrit Tarantino dans une note relayée le 13 octobre par son amie comédienne, qui explique avoir dîné avec lui la veille.
Pas de quoi calmer certains internautes, assez justement estomaqués par le fait que Quentin Tarantino semblait sous-entendre qu'il n'était pas au courant des agissements de son "ami" Harvey, quand d'autres clament haut et fort que tout le monde savait et qu'il s'agissait d'un véritable secret de polichinelle.
Une thèse pourtant défendue par Ryan Gosling, qui est lui aussi sorti du silence. "Comme beaucoup de gens à Hollywood, j'ai travaillé avec lui et je suis profondément déçu par moi-même de ne pas m'être rendu compte de ces horribles abus et harcèlement sexuels", commente la star de Blade Runner 2049.
Autre homme à avoir brisé le silence : Oliver Stone. Réalisateur et producteur engagé qui pèse lourd à Hollywood, l'auteur de Wall Street a surpris beaucoup de monde en lançant qu'"un homme ne devrait pas être condamné par un système de justiciers", avant d'affirmer qu'il croyait "à la théorie selon laquelle il [fallait] attendre que cela arrive au procès". "Ce qu'il traverse n'est pas facile. Au cours de cette période, j'étais un rival et je ne le connaissais pas vraiment. J'ai entendu des histoires horribles sur tout le monde dans le travail, donc je ne vais pas commenter des cancans", a confié Stone à Busan, en Corée du Sud, où il préside le jury d'un festival.
Une déclaration controversée qui intervient alors qu'au même moment, une ancienne playmate du magazine Playboy, Carrie Stevens, accusait le réalisateur américain de l'avoir agressée sexuellement en lui "attrapant un sein" au moment de quitter une soirée.