Plus que la victoire, c'est la manière qui fascine. Au bout de la nuit et de la pluie, Rafael Nadal a balayé un Novak Djokovic plus que méritant pour remporter le seul titre du Grand Chelem qui lui faisait défaut : l'US Open, tournoi dans lequel il disputait sa toute première finale.
Interrompue par la pluie après 1h48 de jeu alors que le Majorquin dominait le Serbe (6-4, 4-4, 30-30 sur le service de Djoko), tombeur d'un Roger Federer qui restait sur six finales d'affilée à Flushing Meadows, la partie a tenu toutes ses promesses, et a surtout permis de constater que Nadal a incroyablement progressé... Si son changement de prise a suscité bien des commentaires, par ses effets constatables, le service de Rafa fut effectivement une de ses armes fatales, et Djokovic, incontestablement l'un des plus solides relanceurs du circuit (il l'a encore démontré), ne pouvait que le faire remarquer en conférence de presse d'après-match.
A 24 ans, voilà Rafael Nadal, victorieux en quatre sets (6-4, 5-7, 6-4, 6-2) et particulièrement ému en saluant son rival (regardez les images ci-dessus), crédité d'une neuvième victoire en Grand Chelem : il n'a plus perdu une finale de Grand Chelem depuis... Wimbledon 2007, et, n'eût-ce été cette défaillance en entame de saison à Melbourne (abandon en quart de finale de l'Open d'Australie, en raison de ses problèmes de genoux), il aurait réalisé l'exloit de rafler les quatre sur une même saison, ayant remporté Roland-Garros et Wimbledon.
Sourire radieux en posant avec son trophée, Nadal savoure avant de, très rapidement, signaler qu'il lui reste encore une bonne marge de progression. Objectif : rattraper Roger Federer, qui, a 29 ans, totalise 16 sacres en Grand Chelem.
"C'est un sentiment incroyable. C'est plus qu'un rêve de gagner l'US Open. J'ai beaucoup travaillé toute ma vie pour être ici, mais je n'ai jamais imaginé avoir les quatre titres du Grand Chelem. Battre Novak est toujours très, très difficile. J'ai perdu à de nombreuses reprises contre lui. Pour la première fois de ma carrière, j'ai joué un très, très bon match dans ce tournoi. J'ai joué mon meilleur match à l'US Open au meilleur moment. Je suis très, très heureux.
(...)
Il a beaucoup plus de titres que moi. Je suis très heureux avec mes titres et je ne me demande pas si je suis meilleur ou moins bon que Roger. Ce serait stupide car il suffit de regarder son palmarès pour voir qu'il est meilleur que moi. C'est la vérité du moment et je pense que ce sera la vérité toute ma vie. Roger a toujours été un exemple parce qu'il a amélioré son jeu toute sa carrière."