Quelle joie formidable que celle de Rafael Nadal, terrassé de bonheur lorsque Novak Djokovic commit l'ultime faute : étendu de tout son long sur le court Arthur Ashe de Flushing Meadows, l'Espagnol, numéro un mondial, réalisait qu'il venait de remporter le seul tournoi du Grand Chelem qui échappait encore à son irrésistible suprématie.
Certes, on aurait aimé le voir disputer ce titre contre un Roger Federer cinq fois vainqueur sur le dur new-yorkais et loin d'avoir démérité au cours de la quinzaine. Mais le Suisse a échoué à gagner le droit de disputer une sixième finale de l'US Open d'affilée, et c'est à Djoko qu'il incombait de tenter de prendre un set au Majorquin, qui n'en avait concédé aucun depuis son entrée en lice, évinçant sans coup férir Gabashvili, Istomin, Simon, Lopez, Verdasco, et Mikhail Youzhny. Un set, c'est tout ce qu'il lâchera à son adversaire (6-4, 5-7, 6-4, 6-2) sur la route de son 9e succès dans un tournoi du Grand Chelem, le premier à l'US Open pour sa première finale au Billie Jean King Tennis Center. Une fois le sort scellé, ce sont des images d'une belle amitié qui ont marqué les esprits, lorsque Djokovic et Nadal ont échangé leurs félicitations mutuelles au filet...
Rafa profite également de cette éclatant victoire pour augmenter sa ârt dans l'histoire : premier gaucher à s'imposer dans le tournoi depuis 1984 (John McEnroe), huitième tennisman de l'ère Open à atteindre la finale des quatre tournois du Grand Chelem, deuxième plus jeune à réussir cet exploit (après Jim Courier), premier joueur à remporter des tournois du Grand Chelem sur toutes les surfaces, premier depuis Rod Laver (1969) à réussir le triplé Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open...
Bref, une telle performance méritait d'être célébrée en grande pompe, et le numéro un mondial ne s'en est pas privé. A Times Square, c'est tout contre sa jolie compagne, Xisca (Francesca Perello), qui le suit inlassablement dans ses exploits comme dans ses moments de détente, qu'il s'affichait, le trophée entre les mains, des amis massés autour de lui, et une foule de photographes et d'admirateurs à quelques pas.