Après six (trop) longues années passées à la tête de l'équipe de France et qui se sont achevées par le terrible fiasco de la Coupe du Monde (grève des joueurs, ambiance pourrie, qualification volée, zéro victoire en Afrique du Sud), on n'avait pas trop entendu Raymond Domenech. Il faut dire qu'à sa place, tout le monde aurait changé de planète.
Mais aujourd'hui, Raymond brise le silence. Dans un long entretien qu'il a accordé au magazine L'Express, en kiosques demain, l'ancien sélectionneur des Bleus revient sur ces derniers mois afin de rétablir sa vérité sur les événements qui l'ont fait devenir l'un des Français les plus détestés du pays.
Concernant cette prise de parole un peu tardive (l'élimination de la Coupe du Monde remonte à... huit mois !), Raymond confie : "Tout le monde parle à ma place. J'ai envie de rétablir ma vérité. Je ne suis pas l'abruti que l'on décrit."
En effet, Raymond a au moins l'intelligence d'avouer ses erreurs (en même temps, comment faire autrement ?) : "A propos de la Coupe du Monde, soyons clairs : je me suis planté, je n'ai pas dû choisir les bons joueurs ni trouver les mots qu'il fallait. Je n'accepte pas la critique des politiques, ni celle des anciens joueurs reconvertis dans le journalisme (comme celle de Bixente Lizarazu ou Christophe Dugarry, ndlr), mais cela ne m'empêche pas de tirer mon propre bilan."
A propos de cette grève surréaliste à laquelle l'équipe de France a participé : "Ça faisait plus d'une heure qu'on était là. Il fallait bien que quelqu'un prenne ses responsabilités et arrête cette mascarade. Toutes les caméras étaient braquées sur le bus, des centaines de gamins attendaient sur le bord du terrain. On était la risée du monde. J'ai dit : 'On arrête, je n'en peux plus !' Personne ne voulait lire le machin ! J'y suis allé. Si j'avais réfléchi deux secondes, je serais parti... (...) Dans le bus, je me dis qu'ils sont devenus fous et qu'ils ne se rendent pas compte. Aujourd'hui, je sais que j'avais tort : ils savaient très bien ce qu'ils faisaient. Ils ont même fermé les rideaux du bus pour se cacher des caméras. (...) Avec le recul, je les vois surtout comme une bande de sales gosses inconscients."
L'avenir ? "Je n'ai surtout aucune envie de polémiques. On m'a fait des propositions pour le théâtre, pour le cinéma... (...) J'ai encore besoin de balayer certains souvenirs avant de pouvoir démarrer une nouvelle aventure. C'est comme en amour : il faut avoir oublié une femme pour pouvoir en aimer une autre."
Pour découvrir l'intégralité de l'interview de Raymond Domenech, rendez-vous dans L'Express, en kiosques le 16 février 2011.
Et si vous souhaitez entendre l'avis de Pascal Irastorza, le conseiller de Raymond Domenech, invité ce matin sur RTL et qui confie : "Il était bien qu'il donne sa part de vérité", rendez-vous sur ce lien.
A.I.