Poursuivi pour "violences aggravées et dégradations" après le violent passage à tabac d'un vendeur d'une boutique Unkut, la marque de son rival Booba, Rohff a fini par reconnaître son implication dans cette expédition punitive...
Libéré après deux mois de détention provisoire et placé sous contrôle judiciaire après que le footballeur Samuel Eto'o ait payé sa caution, Rohff a fini par reconnaître son implication dans le passage à tabac le 21 avril dernier d'un vendeur d'une boutique de la marque Unkut du quartier des Halles. Une agression qui avait valu au vendeur un traumatisme crânien avec perte de connaissance et entraîné son hospitalisation. Rapidement, Rohff s'était présenté de lui-même aux enquêteurs et avait tenté de minimiser son rôle, avant que la police ne le mette devant ses contradictions révèle Le Parisien en s'appuyant sur les procès verbaux de garde à vue.
"Des coups de poing et de pied"
Lors de sa première audition, il reconnaît avoir donné "une grande baffe" au jeune homme de 20 ans mais nie sa participation au lynchage et rejette la faute sur "ses fans" qui le suivaient indique Le Parisien. Puis lorsque les policiers évoquent l'existence d'un enregistrement de l'agression, Rohff change de version et admet avoir "mis des coups" : "Je vous ai pas dit la vérité parce que je veux pas que l'on croit que ce sont ces coups qui ont mis Papys (le nom du vendeur, ndlr) dans cet état."
Et la vérité, l'artiste ne la dit toujours pas. C'est après avoir visionné la vidéo que Rohff passe enfin à table. "Ce que vous voyez sur cette vidéo, on peut penser que c'est très violent, ce qui est vrai. Cependant, même si je lui donne des coups de poing et de pied, je ne l'ai jamais touché au visage, à part la gifle au départ", confesse le chanteur qui ajoute : "Je ne lui ai jamais donné un coup qui l'a éteint." Et l'homme, "au détriment de toute logique" écrit Le Parisien, assure qu'il ne connaissait pas les individus qui l'ont accompagné dans ce violent passage à tabac. Pourtant, le seul autre mis en examen est un homme de 34 ans, intime du rappeur qui conclut en assurant qu' "il n'y avait aucune préméditation, c'était une bêtise spontanée".
"J'ai honte"
Une bêtise spontanée avec de graves répercussions et dont les origines remontent à une dizaine d'années, comme Rohff l'a raconté aux enquêteurs peu de temps après le drame. "C'est un différend qui est né le jour où Booba a déclaré qu'il voulait sortir un album le même jour que moi, c'était en 2008", peut-on lire dans Le Parisien. Rohff évoque des résultats de vente, avec des chiffres largement à son avantage par rapport à Booba. "Il a fait un flop", assure l'artiste. Depuis, il existe "un vrai antagonisme" entre les deux rappeurs de la scène hexagonale qu'il compare à la haine violente qui opposait les hooligans du PSG et de l'OM dans les années 90 et qui menait inévitablement à des affrontements violents. "Toute cette excitation autour du rap game entre nous a été entretenue et nourrie par nous-mêmes d'abord", explique avec un brin de lucidité Rohff, tout en concédant qu'il ne pouvait "pas [s]e taire et ne pas réagir, cela aurait nui à [s]a carrière".
Résultat, le 21 avril dernier, il "décide de rentrer dedans (la boutique Unkut, ndlr) pour voir si Booba ou quelqu'un de son équipe y est, pour demander de régler ça d'homme à homme", entouré d'une dizaine d'individus, tout de même. "Dans le contexte, par ego, je suis entré. Par bêtise aussi je suis entré, par orgueil peut-être, poursuit Rohff. Maintenant, j'ai honte par rapport à mes fans, mon pays, ma belle-famille."
Rohff, un dossier à retrouver dans Le Parisien de ce 8 décembre 2014