Roman Polanski n'en finit pas de provoquer des réactions épidermiques. Invité spécial du 67e Festival du film de Locarno qui se déroule actuellement et jusqu'au 16 août prochain dans le canton du Tessin en Suisse, le réalisateur franco-polonais de 80 ans a dû se résoudre à décliner l'invitation pour ne pas causer de troubles autour de l'événement.
"Après avoir constaté que ma présence au Festival de Locarno aurait pu provoquer des tensions et des controverses de la part de personnes qui s'y opposent, mais dont je respecte les opinions, je regrette de vous annoncer que j'ai renoncé à contrecoeur d'y participer", a-t-il indiqué mardi 12 août dans un message officiel diffusé par le Festival suisse.
De leur côté, les organisateurs de l'événement ont commenté avec regret : "Nous ne pouvons que respecter la décision de Roman Polanski déterminée par les interférences dans les choix artistiques du Festival, que nous continuons à considérer comme inacceptables".
Roman Polanski devait présenter son film La Vénus à la fourrure lors du Festival et donner une master class le lendemain à des jeunes réalisateurs. Malheureusement, l'annonce de sa venue avait provoqué une polémique sur les réseaux sociaux au Tessin, certains regrettant que celui qu'ils considèrent comme un criminel soit célébré lors de l'événement artistique.
Lors de sa venue en Suisse en 2009, invité par le Festival de Zurich pour y recevoir un prix, Roman Polanski avait dû affronter un mandat d'arrêt international américain faisant suite à une affaire d'abus sexuel remontant à 1977, concernant une adolescente californienne âgée de 13 ans à l'époque, Samantha Geimer. Le réalisateur avait alors été placé en arrêt dans son chalet de Gstaad mais n'avait pas été extradé vers les Etats-Unis du fait de charges insuffisantes. Deux ans plus tard, il récupérait finalement son prix.