Les rumeurs, les paris, l'impatience (et même celle de la reine Elizabeth II) n'ont eu aucun effet : c'est avec du retard y compris sur ses propres prévisions que Kate Middleton, qui avait fixé le terme de sa grossesse à la mi-juillet lors d'une sortie officielle au cours du printemps, a commencé le travail pour mettre au monde le tant attendu royal baby. Au terme d'une grossesse qui a duré trop longtemps au regard de l'avidité médiatique, mais qu'elle a employée à bien préparer le grand jour - un jour de pleine lune, au passage.
La duchesse de Cambridge a été admise lundi (22 juillet 2013) vers 6 heures du matin à l'hôpital St Mary de Paddington, à Londres, accompagnée de son époux le prince William, avec qui elle avait tranquillement passé le week-end au palais de Kensington, leur résidence officielle en devenir. Le trajet, de quelques minutes, a été effectué en voiture (le palais refuse de dire si le futur papa était au volant ou non), sous escorte policière. Dans le secret de l'aile privée Lindo, dans l'une des six suites grand luxe qu'elle y occupe, la jeune femme de 31 ans doit donner naissance à un(e) nouvel(le) héritier(e) pour le trône d'Angleterre, à l'endroit même où la princesse Diana avait mis au monde ses fils William et Harry. "Les choses évoluent normalement", s'est contenté d'indiquer, positivement, un porte-parole du couple peu après l'admission.
A l'hôpital St Mary, on s'affairait depuis des semaines pour que tout soit prêt, du service d'ordre au service médical. A bientôt 70 ans, Marcus Setchell, chirurgien gynécologue et obstétricien de la reine Elizabeth II, est en charge de l'accouchement, secondé notamment par son fils Tom, en poste à l'hôpital St Mary, et son homologue Alan Farthing, en exercice au service de la couronne et consultant auprès de l'établissement.
Si la pièce dans laquelle elle s'apprête à donner la vie a presque tout d'une suite d'hôtel rêvée, avec tout le confort à disposition (et même du champagne), Kate Middleton ne s'y est pas présentée en touriste. Au cours des derniers mois, la duchesse de Cambridge s'est préparée avec Christine Hill, 65 ans, véritable gourou des stars en matière d'accouchement et auteure de deux ouvrages de référence sur le sujet. La physiothérapeute, elle-même mère de trois enfants et dont l'ancienne associée Betty Parsons avait pris en charge la reine Elizabeth II lorsqu'elle celle-ci était enceinte du prince Edward (benjamin de ses trois fils), a guidé la future maman au fil du travail prénatal. L'épouse du prince William, pour des raisons de sécurité, n'a certes pas pu prendre part aux cours collectifs de la spécialiste, mais elle s'est déplacée à deux reprises en privé chez Christine Hill, dont une fois avec William. L'occasion pour l'experte de constater que le duc et la duchesse de Cambridge forment "une équipe très soudée", et que la duchesse est une "jeune femme délicieuse".
Kate Middleton, qui privilégierait un accouchement naturel, a également pratiqué de manière assidue le yoga lors de séances particulières au palais de Kensington, où la petite famille doit emménager dans l'appartement 1A, où résida dans le passé la défunte princesse Margaret, et dont la vingtaine de pièces a connu depuis l'an dernier un vaste chantier de réhabilitation. La future maman aurait d'ailleurs supervisé depuis juin l'avancée des travaux d'aménagement.
Elle n'a pas eu à s'occuper de ceux de sa suite de l'aile Lindo, inaugurée en 1937 par la reine mère et réouverte en juin 2012 après rénovation, un mini-palace pour futures mamans privilégiées, à près de 6 000 euros la nuit. Pour ce prix-là, on peut se satisfaire de la télé par satellite, du wi-fi, d'une proposition extensive de boissons alcoolisées et d'un fauteuil de relaxation (ces offres concernant plutôt le futur papa), d'une salle de bain, d'une décoration émaillée d'oeuvres de l'artiste Julian Opie... Des plaquettes de sang du type de celui de Kate Middleton ont été commandées pour parer à tout aléa.
Après la naissance, à laquelle le prince William assistera (tout comme son père le prince Charles avant lui, rompant alors avec la tradition royale en étant présent auprès de Diana lors de l'accouchement), le protocole, si cher à la monarchie britannique, prendra le relais. Le duc de Cambridge commencera par informer sa grand-mère la reine de la naissance, puis son père et sa belle-mère Camilla, son frère le prince Harry. Un secrétaire particulier du duc et de la duchesse de Cambridge préviendra les instances du pays (le Premier ministre David Cameron, qui a déjà tweeté des voeux, où l'archevêque de Canterbury, chef suprême de l'Eglise d'Angleterre). Un acte de naissance, signé par l'équipe médicale sur un papier à en-tête de Buckingham, quittera ensuite l'aile Lindo pour communiquer la naissance, puis sera acheminé à Buckingham Palace pour y être exposé au public, sur un chevalet ayant servi pour la dernière naissance d'un héritier - William, en 1982. Dans le même temps, un communiqué officiel indiquera le sexe, les mensurations et l'heure de naissance de l'enfant, et des salves de coups de canon seront tirées à Green Park (41) et à la Tour de Londres (62).
Le prénom (Alexandra et George tiennent la corde chez les bookmakers) de cette jeune altesse royale qui sera titrée prince ou princesse de Cambridge demeurera en revanche secret : libre aux jeunes parents de le révéler lorsqu'ils quitteront l'hôpital avec le bébé... ou pas.